Ile Maurice: Coût de la vie en hausse - Une situation difficile pour les planteurs et les consommateurs

Avec 81,77 % de taux de remplissage des réservoirs, à vendredi, le moins que l'on puisse dire, c'est que l'eau ne fait pas défaut actuellement sur l'île.

Pour les agriculteurs, cette situation est une épée à double tranchant. Comme le confie Sanjeev Dindyal, président de la Centerwest Small Planters Association: «Nous avons l'eau et le soleil. Donc, en gros, un bon climat.» Toutefois, cela n'empêche pas les prix de dégringoler pour les planteurs. Il avoue que les prix pratiqués par ces derniers sont loin d'être à la hauteur de leurs espérances. «Le coût de la production augmente, sans parler de la main-d'oeuvre. Il est difficile de sortir la tête de l'eau. On se sent même près de la noyade.»

Comment en sont-ils arrivés à ce point ? Il explique que les encanteurs, les marchands de légumes et les supermarchés achètent beaucoup de produits, et que les prix qu'ils pratiquent ne reflètent pas ceux pour lesquels ils ont obtenu les articles. «Ils achètent un chou à Rs 25 et le vendent à Rs 65 par la suite.»Selon lui, il faudrait que les autorités puissent les aider pour l'achat des engrais, des pesticides ou encore les graines qui sont à 80 % importées. «La dépréciation de la roupie n'aide pas. D'autant plus que nous devons acheter des produits venant de l'étranger.» Sans parler des pertes faites depuis la sécheresse de l'année dernière. «De septembre à décembre, les conditions climatiques n'ont pas été propices à la plantation. En janvier, avec les grosses pluies, notre cash-flow s'est épuisé. Et nous devons vivre au quotidien.»

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Avec le coût de la vie qui ne cesse d'augmenter, le métier de planteur peut être amené à disparaître. «Je vois difficilement les jeunes s'engager dans cette voie. D'autant que les grandes compagnies commencent à investir dans la culture de fruits et de légumes. Au final, non seulement les planteurs, mais aussi les consommateurs, vont payer le prix fort. Dans les supermarchés, déjà, les prix pratiqués sont beaucoup plus élevés que ceux pratiqués par les agriculteurs.» Autre problème auquel ils font face : le manque de personnel. «Pour payer les employés, il faut que nous arrivions à faire des profits. Mais cela devient difficile.» Il espère que les autorités faciliteront le recrutement de travailleurs étrangers dans ce secteur.

Raison pour laquelle la communauté des planteurs espère qu'elle ne sera pas oubliée dans le prochain Budget. «On aurait apprécié une réglementation sur les pesticides. On aurait aimé que le gouvernement puisse subventionner les pesticides bio.» Comme plusieurs de ses collègues, il s'interroge sur l'ouverture du marché de gros, à Wooton. «Cela pourrait réglementer l'offre et la demande. Mais nous sommes encore dans l'attente...»

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