Afrique de l'Ouest: L'insécurité au Burkina pousse deux sociétés de bus nigériennes à revoir leurs trajets

Deux sociétés de transports en bus et autocar du Niger - la Sonef et Rimbo Transports Voyageur - suspendent leurs trajets reliant Niamey à Ouagadougou et Bamako, via Dori en territoire burkinabè. C'est là que 2 autocars ont été attaqués samedi 15 avril par de présumés jihadistes. Les assaillants ne s'en sont pas pris aux passagers. Mais ils ont incendié les 2 véhicules ainsi que l'ensemble des bagages qu'ils transportaient. Pour ces raisons sécuritaires, les deux entreprises proposent désormais de rejoindre les capitales du Burkina Faso et du Mali en passant par le nord du Bénin ou du Togo.

Avec ce nouvel itinéraire, il faudra presque trois fois plus de temps pour rejoindre Ouagadougou et Bamako en autobus au départ de Niamey. Conséquence, certains tarifs ont déjà doublé. Cet opérateur des transports au Niger témoigne pour des raisons de sécurité. Il souhaite rester anonyme.« Avant, le ticket de Niamey à Ouaga coûtait 16 000 francs CFA. Actuellement, avec cette alternative passant par le nord du Bénin, le ticket passe à 32 000 francs CFA. »

De leur côté, les conducteurs d'autobus devront répondre à des besoins en carburant plus importants, sans compter les frais de passage et de séjour dans les pays traversés. C'est une situation qui se répercute sur l'ensemble de l'économie régionale, comme nous l'explique Abdoul Moumouni Abass, expert en prévention de la radicalisation et de l'extrémisme violent, représentant de l'ONG Dialogue pour la paix au Niger.

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« Les opérateurs nigériens qui se déplacent pour apporter des personnes au Mali ou amener des articles qu'on importe du Togo, maintenant avec la résurgence des attaques terroristes, tout cela va être au ralenti. Donc, vous comprenez qu'effectivement, les conséquences économiques sont énormes et incalculables. »

L'an dernier déjà, l'insécurité au Burkina Faso avait poussé une autre société nigérienne, la STM, à suspendre ses trajets dans la zone.

Ils ont décidé maintenant de s'attaquer à la fois de civils innocents mais aussi à des transporteurs, et c'est une réponse à la réaction du gouvernement burkinabè qui a décidé de frapper fort.

Abdoul Moumouni Abass, expert et représentant de l'ONG Dialogue pour la paix au Niger

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