Le premier hub de transfert de technologie de l'ARN messager a été officiellement inauguré jeudi au Cap. Lancé en plein coeur de la pandémie de Covid-19, notamment par l'Organisation mondiale de la Santé, il doit permettre de partager le savoir-faire pour fabriquer localement des vaccins à ARN avec d'autres pays à revenus faibles, et ne plus dépendre entièrement de l'offre mondiale.
Même si le hub se concentre pour l'instant sur le développement d'un vaccin à ARN anti-Covid, son ambition va bien au-delà, selon le chef de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus. « Le programme de transfert de la technologie d'ARN messager est porteur de grandes promesses, non seulement pour faciliter l'accès aux vaccins contre le Covid-19, mais aussi contre d'autres maladies, pour lesquelles les vaccins n'existent pas encore ou sont insuffisants », a-t-il expliqué.
Le continent souhaite produire localement 60% de ses vaccins d'ici 2040. Mais le directeur de l'Institut Pasteur de Dakar Amadou Sall met en garde : sans débouchés, les unités de production seront vouées à s'effondrer. « Tous ces efforts doivent se traduire par un accès aux marchés pour les fabricants. C'est la seule manière de rendre leur modèle soutenable, afin qu'ils soient capables, sur le long terme, de fournir des vaccins de routine et pour d'autres épidémies », prévient-il.
L'Afrique du Sud elle-même a récemment fait parler d'elle en choisissant d'acheter un vaccin contre les pneumocoques à l'Inde, moins cher que les doses produites par sa propre entreprise Biovac.
Une situation qui plonge le ministre de la Santé sud-africain Joe Phaahla dans l'embarras. « Nous travaillons très dur pour trouver des solutions à ces problèmes, et faire disparaître ces failles », a-t-il simplement commenté. Gavi, l'Alliance du vaccin, s'est également engagée à soutenir davantage l'offre africaine.
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