Afrique: La crise au Soudan a des répercussions au Tchad

Les combats de rue à Khartoum entre l'armée et les paramilitaires des Forces de soutien rapide ont fait fuir des milliers de Soudanais vers le Tchad voisin.

Les combats opposent l'armée régulière du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo. La fête l'Aïd el-Fitr marquant la fin du mois sacré du Ramadan n'a pas dissuadé les deux rivaux qui sont bien décidés à poursuivre les combats.

À la mi-journée vendredi (21.04), des frappes aériennes ont à nouveau touché le centre de la capitale soudanaise, faisant fuir des milliers d'habitants.

Entre 10.000 et 20.000 d'entre eux ont trouvé refuge de l'autre côté de la frontière tchadienne, dans la région du Ouaddaï, située dans l'est du Tchad.

"Si c'est Emedti qui l'emportait, je subodore que sa communauté au Tchad va se sentir revigorée et ça pourrait fragiliser l'équilibre structurel au Tchad en termes de rapports de force. Si c'est le général Burhane qui l'emportait, ce qui est assez probable, à terme, il faudrait que le Tchad s'attende à l'émigration sur son territoire de milliers de combattants du général Emedti", prévient Sy Savané Saliou, analyste senior chez Boislandry Consulting, un cabinet d'analyse géostratégique.

Tensions communautaires

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Si la guerre s'installe dans la durée, le rapport de force pourrait devenir favorable au général Abdel Fattah al-Burhane, le chef de la junte au pouvoir.

En effet, la base arrière des FSR du général Mohamed Hamdane Daglo se trouve à plus de 1.000 kilomètres, aux confins de la frontière avec le Tchad. Un éventuel repli pourrait alors relancer les tensions entre les différentes tribus du Darfour, à savoir les tribus nomades arabes et les populations noires africaines, comprenant des groupes comme les Four, les Massalit, les Tama, les Tunjur, les Bergid, les Zaghawa et les Berti).

Jacky Mamou, président de l'association Urgence Darfour estime que "cette inimitié (entre communautés) est malheureusement bien ancrée depuis des décennies. Il est difficile de croire que la situation au Darfour, dans le contexte actuel, se pacifie. Les militaires doivent rentrer dans les casernes. Et la milice des anciens Djandjawid, des FSR, doit être dissoute. Dans ce cas-là, avec un gouvernement civil, on peut espérer une aide internationale massive et une décentralisation du pays qui est trop centralisée sur la vallée du Nil."

Dans un communiqué, Diakonie Katastrophenhilfe, une ONG allemande qui vient porter secours aux sinistrés, a déploré la rareté de l'eau et de la nourriture. C'est pourquoi, elle exige un cessez-le-feu urgent afin d'assurer l'aide humanitaire aux populations vulnérables.

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