Cote d'Ivoire: Economie ivoirienne - La belle et incroyable remontée de la pente

Des résultats impressionnants et inédits pour un pays qui sort d'une grave crise armée. D'un taux négatif de -5% en 2010, là où le voisin ghanéen plastronnait à 11%, le produit intérieur brut (PIB) de la Côte d'Ivoire atteint ces fameux 11% en 2013 pour se stabiliser à 7% durant quatre années de suite (2015 à 2018) avant de dévisser à 2% en 2020. Pour ensuite se relever à 7% l'année suivante. Toutefois, les 2% enregistrés en 2020 ne sont pas une contre-performance. Loin s'en faut. En effet, dans un contexte mondial marqué par la morosité à cause de la crise de Covid-19 qui a mis en berne les activités économiques dans le monde, la Côte d'Ivoire réussit l'exploit de faire partie des pays à enregistrer un PIB positif. Le géant nigérian (-1,8%), le Liberia (-3%), le Mali (-1,2), le Tchad (-1,6), selon les chiffres de la Banque mondiale, ne font pas mieux dans une Afrique subsaharienne marquée par la récession (-2,1%).

Pour résumer, à partir de 2012, sous la gouvernance du Président de la République Alassane Ouattara, on assiste au retour à une forte croissance en Côte d'Ivoire. Le pays figure d'ailleurs, à la grande fierté des Ivoiriens, dans le top 10 des Etats à plus forte croissance dans le monde. Sur la période de 2012 à 2019, le PIB du pays a augmenté au taux moyen annuel de 8,3% avec un taux d'inflation compris entre 0,4 et 1,2% de 2013 à 2019. Toute chose qui classe la Côte d'Ivoire au rang des 10 nations qui réalisent les meilleures performances au monde.

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A trois reprises (2014, 2015 et 2019), le pays est dans le Top 10 des Etats les plus réformateurs au monde dans le classement Doing business de la Banque mondiale. Autre distinction, le London Stock Exchange classe la Côte d'Ivoire parmi les pays pré-émergents. Elle est le seul pays en Afrique subsaharienne francophone sur cette liste.

« Nous avons réussi à mettre notre économie sur la voie d'une croissance forte, avec le plein soutien de nos partenaires au développement. Nous avons rejoint le groupe de tête des pays à forte croissance dans le monde avec un taux moyen annuel de croissance du PIB réel d'environ 9%. Nous avons créé plus de 2 millions d'emplois en seulement 4 ans», pouvait se réjouir le chef de l'Etat Alassane Ouattara dans l'un de ses discours à la Nation.

Les effets de la croissance sur le quotidien des Ivoiriens

Selon l'ex-ministre de l'Economie et des Finances, Adama Koné, l'un des instruments qui a permis un véritable décollage de l'activité économique en Côte d'Ivoire fut le programme présidentiel d'urgence. Ce programme, en effet, a favorisé la mise à disposition des administrations publiques et des collectivités, des instruments nécessaires pour une reprise rapide de l'activité de production.

En outre, le chef de l'Etat a coordonné la vision de développement du pays à travers des plans nationaux de développement (PND). Le premier PND a couvert la période 2012-2015, le deuxième qui a pris fin en décembre 2020 a concerné la période 2016-2020. Enfin le troisième PND couvre la période 2021-2025.

En plus des emplois, la forte croissance de l'économie ivoirienne a permis d'augmenter les revenus de la grande majorité des Ivoiriens aussi bien dans les villes que dans les campagnes et d'améliorer les infrastructures économiques et sociales. Ce qui contribue à améliorer le quotidien des Ivoiriens.

En 2020, dans un rapport de la Banque mondiale consacré au secteur privé, l'institution de Bretton Woods a donné les grandes caractéristiques de la robuste croissance économique ivoirienne. On note l'accélération des investissements publics qui a contribué à réduire les déficits d'infrastructures, la forte croissance de la production agricole et la diversification naissante des exportations agricoles, l'augmentation des investissements directs étrangers, l'amélioration continue de l'accès aux services numériques et l'amélioration de l'accès à l'électricité. Sur ce point, la Côte d'Ivoire a quasiment achevé l'électrification des zones urbaines.

Un budget en hausse continue

L'Indice de développement humain (IDH) est l'un des indicateurs alternatifs développé pour corriger les imperfections du PIB dans la mesure de la dimension qualitative de la croissance. Mis au point par le PNUD, il permet de classer l'ensemble des pays à partir d'un indice agrégé reflétant trois dimension: le niveau de vie via le PIB par habitant; la santé via l'espérance de vie à la naissance, l'éducation ( via la durée moyenne de scolarisation pour les adultes de plus de 25 ans et la durée attendue de scolarisation pour les enfants d'âge scolaire). Il se présente sous la forme d'un chiffre compris entre 0 et 1, ce dernier chiffre symbolisant le niveau le plus élevé.

Sur le plan de l'IDH, la Côte d'Ivoire n'a pas à rougir. De 170e sur 187 Etats, le pays améliore son positionnement au fil des années en occupant la 162e place en 2019 avec une note de 0,538. Au niveau africain, le pays occupe la 25e place en 2022 (159e au niveau mondial) dans la catégorie «moyen».

Enfin, l'un des éléments qui montrent également l'embellie de la Côte d'Ivoire est bien son budget qui a triplé en dix ans. De 3050,5 milliards FCFA en 2011, il a franchi la barre des 10.000 milliards FCFA pour s'établir à 11694 milliards FCFA en 2023. Les priorités du budget 2023, conformément au PND 2021-2025, sont basées sur la poursuite de l'amélioration des conditions de vie des populations. Elles concernent, entre autres, le renforcement des infrastructures socio-économiques, l'accélération du développement du capital humain, l'accélération de l'industrialisation et de la création d'emplois, la poursuite du renforcement de l'accès à l'école, le renforcement du système national de santé et de l'accès au logement ainsi que la relance économique à la suite de la pandémie de Covid-19

Pour les perspectives économiques sur la période 2022-2024, le gouvernement poursuivra la mise en oeuvre du PND 2021-2025. Les investissements seront soutenus par la poursuite des chantiers publics (autoroute Yamoussoukro-Bouaké, pont à hauban sur la baie de Cocody, routes et échangeurs du projet de transport urbain d'Abidjan, barrage de Gribo Popoli, 4ème pont d'Abidjan, nouvelles centrales thermiques d'Azito et de Ciprel, etc.) et le renforcement des outils de production dans le secteur industriel et de la construction.

Une dette sous contrôle

Le niveau de la dette publique ivoirienne a atteint 21 498 milliards FCFA à fin juin 2022. Soit un taux d'endettement de 50,1% du PIB, en baisse de 1,6% par rapport à son niveau à fin 2021. Ce taux est toujours en deçà des 70% recommandés par l'UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine). Aussi les experts, institutions financières et les agences de notation s'accordent-ils à dire que la dette ivoirienne est sous contrôle.

« Je pense qu'il y a beaucoup de focalisations sur la dette et pas sur la croissance. La dette, n'est ni bonne ni mauvaise, tout dépend de ce que l'on en fait. La dette pour consommer c'est mauvais mais la dette pour investir, c'est bon », déclarait le banquier et consultant international ivoirien Tidjane Thiam sur Rfi.

Justement, ce recours à l'endettement a permis à la Côte d'Ivoire d'enregistrer des progrès socio-économiques considérables, notamment une augmentation régulière du revenu par tête d'habitant, une baisse du taux de pauvreté et une amélioration des résultats en matière d'éducation et de santé. La dette ivoirienne est donc saine.

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