S'il existe bien un secteur économique où la Côte d'Ivoire a accompli d'énormes progrès, c'est bien le secteur de l'énergie et des hydrocarbures. L'ambition du président de la République, Alassane Ouattara, de faire de la Côte d'Ivoire un hub énergétique dans la sous-région a permis de changer significativement la donne, il y dix ans.
D'un taux de couverture national de 33,1% en 2011, le taux de couverture de l'électricité est, aujourd'hui, à plus de 80% et le taux d'accès à l'électrification est passé à près de 92%. La capacité installée du parc de production de l'énergie électrique s'est accrue de 838 MW correspondant à une hausse de 60% depuis 2011 (1391 MW) pour atteindre 2 229 MW à fin décembre 2020. Ce chiffre va certainement connaitre une hausse avec les nombreux projets de constructions de barrages et de centrales thermiques qui sont en cours.
Dès 2012, le pays a fait d'énormes investissements de l'ordre de 6 800 milliards de FCFA dans le secteur de l'énergie et mis en oeuvre plusieurs programmes d'électrification pour matérialiser la vision du chef de l'Etat. A ce jour, la production nationale est répartie entre six (6) centrales hydroélectriques, d'une capacité totale de 879 MW (soit 39%) et quatre (4) centrales thermiques, d'une capacité totale de 1 350 MW (soit 61%). Ce qui permet à la Côte d'Ivoire de couvrir, entièrement, sa demande intérieure et de dégager un excédent d'environ 10 % qu'elle exporte dans la sous-région. A ces infrastructures s'ajouteront le barrage hydro-électrique de Gribo-Popoli (112 MW) au centre-ouest et qui permettra d'augmenter la capacité installée à plus de 25% ; le barrage de Singrobo-Ahouaty (44MW) avec une énergie productible annuelle de 217 GWh sur le fleuve Bandama et dont la livraison est prévue pour 2024. L'on note également la construction de la centrale à biomasse « Biokala » (46 MW) ainsi que la réalisation d'une centrale thermique à cycle combiné « CIPREL 5 » de 390 MW à Jacqueville et d'une centrale électrique au gaz naturel à Azito (Yopougon Abidjan). Par ailleurs, sur la période 2011-2020, le nombre de postes électriques est passé à 65 contre 45 ; et le nombre de lignes a progressé de 2657 lignes en 10 ans. Quant au temps moyen de coupure, il a été réduit de plus de la moitié, passant de 47 heures en 2011 à 16,37 heures en 2020.
Deux programmes majeurs, le Programme national d'électrification rurale (PRONER) et le Programme d'Electrification Pour Tous (PEPT) ont amélioré résolument la situation des localités et des populations en manque d'électricité. Le premier programme a contribué à la hausse du nombre de localités ivoiriennes électrifiées, passant de 2 847 en 2011 à 7 575 villes et villages électrifiés à fin 2021. Quant à PEPT, il a permis de réaliser 1 230 000 de branchements à tarif social, faisant passer le nombre de ménages défavorisés ayant accès à l'électricité à plus de 3 millions. Le défi actuel est de passer à un taux de couverture national de 100% avant 2025. Pour y parvenir, il est prévu la mise en oeuvre du Programme national d'extension de réseaux (PRONEX) pour densifier le réseau de distribution dans toutes les localités électrifiées aux bénéfices des populations et au soutien des activités socio-économiques. Ce programme vise les chefs-lieux de Région, les chefs-lieux de département et les sous-préfectures dans la première phase.
Dans le secteur des hydrocarbures, la Côte d'Ivoire a fait en 2021, une importante découverte d'un gisement pétrolier dénommée « Baleine. » Ce gisement de taille mondiale regorge des réserves estimées à deux milliards de barils de pétrole brut et à 2.400 milliards de pieds cube de gaz associé. La production de ce gisement se fera en deux phases : l'une en 2023 avec 15% de la production du gisement, et la seconde phase, à plein régime, en 2026, pour une période allant à 30 ans de production. En juillet 2022, une seconde découverte de pétrole brut et de gaz naturel a été faite par la société pétrolière italienne Eni et son partenaire PETROCI Holding, dans le bloc CI-802 du bassin sédimentaire offshore de la Côte d'Ivoire. Le bloc CI-802 est adjacent au bloc CI-101 dans lequel une première découverte a été faite en 2021, par le même consortium. Cette nouvelle découverte, qui confirme l'extension du gisement Baleine dans le bloc CI-802, accroit d'environ 25%, les réserves initialement annoncées dudit gisement qui passent ainsi de 2 à 2,5 milliards de barils de pétrole brut et de 2 400 à 3 300 milliards de pieds cubes de gaz naturel.
