Cote d'Ivoire: Café-cacao, coton et anacarde - Les producteurs retrouvent leur dignité

Le secteur agricole ivoirien, principalement les filières café, cacao, anacarde, coton, vont bien. L'ambition du président de la République, pour ces cultures de rente, à son arrivée au pouvoir, est en train de porter ses fruits. A savoir, celle de rendre au secteur agricole ses lettres de noblesse, en le hissant en haut rang. Et surtout, de donner aux producteurs, grâce à qui la Côte d'Ivoire figure dans le top 5 des classements au niveau continental et mondial, la part véritable qui leur revient dans l'économie nationale. Tout part des réformes initiées, dès 2012, dans ces filières en vue de parvenir à un développement harmonieux et à une amélioration des conditions de vie des producteurs.

Pour le binôme café-cacao, la réforme a consisté au renforcement de la bonne gouvernance et de la transparence dans la gestion des ressources ; du développement d'une économie cacaoyère et caféière durable à travers la réorganisation de la production, l'amélioration de la productivité et la lutte contre les pires formes de travail des enfants ; la sécurisation du revenu des producteurs par la mise en place d'un prix minimum garanti ainsi que l'amélioration de la commercialisation intérieure et extérieure ; et la mise en place d'une interprofession forte et assise sur les organisations de producteurs crédibles. Cela, d'autant plus que le pays conserve sa place de numéro 1 mondial dans la production cacaoyère avec plus de 40% de la production mondiale.

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Les acquis de la réforme

A ce jour, cette réforme permet le respect de l'engagement du Président Alassane Ouattara de garantir 60% du prix CAF aux producteurs, l'obtention du Différentiel de Revenu décent (DRD) de 400 dollars par tonne de cacao payé directement aux planteurs et l'obtention du prix plancher, avec le concours du Ghana. En dix ans, ce sont plus de 13 000 milliards de FCFA qui ont été octroyés aux producteurs de cacao en termes de rémunération. Les prix bord champ le bas du kilogramme de cacao connaissent des hausses depuis la mise en place de cette réforme. Le prix le plus haut fixé reste celui de la campagne 2016-2017 où le kilogramme de cacao est passé à 1100 F contre 1000F pour la campagne précédente. Cette année, le kilogramme de cacao se vend à 900 fcfa contre 825F pour la campagne précédente et pour le café, il est de 750F contre 700 pour la campagne 2021-2022. Ces prix ont été reconduits pour la campagne intermédiaire de café-cacao qui a débuté le 1er avril 2023. Selon les chiffres récents, le revenu brut cumulé perçu par les producteurs de cacao de janvier à décembre 2022 est estimé à 2 038 milliards de FCFA. La production de cacao, du 1er janvier au 31 décembre 2022, s'établit à 2,4 millions de tonnes contre 2,2 millions de tonnes en 2021, soit une hausse de 5,85%. Concernant la production de café sur la même période, elle se chiffre à 95 mille tonnes contre 62 mille tonnes en 2021, soit une hausse de 52,60% en lien avec les bonnes conditions climatiques et agronomiques observées en 2021. Sur la même période, les exportations de café s'élèvent à 74 mille tonnes. Le revenu brut cumulé perçu par les producteurs de café sur la période de janvier à décembre 2022 est estimé à 66,50 milliards de FCFA.

L'un des acquis de cette réforme dans la filière café-cacao est la carte de producteur de Café-Cacao, qui permet une traçabilité (géolocalisation) du produit et d'effectuer la vente du cacao. Avant la réforme, un prix indicatif était établi mais rarement respecté par les acheteurs. Un dispositif de contrôle du respect des prix et de la qualité du produit a été élaboré. Ce dispositif s'appuie sur des critères de qualité convenus d'accord parties avec les opérateurs ; une codification systématique de l'ensemble des acteurs pour une meilleure traçabilité des opérations. A cet effet, la carte du producteur a été initiée pour assurer la traçabilité de la production, la sécurisation des transactions commerciales sur le cacao et le café en évitant le transport du cash lors des opérations de vente et le paiement effectif aux producteurs du prix bord champ garanti fixé par l'État. Pour y parvenir, l'Etat de Côte d'Ivoire, à travers le Conseil du Café-Cacao a procédé au recensement des producteurs de café cacao et leurs vergers. A ce jour, plus d'un million de producteurs de café-cacao ont été dénombrés et 3,2 millions hectares de parcelle de café-cacao enregistré.

Par ailleurs, grâce au Fonds d'investissement du Conseil du Café-Cacao en milieu rural, les zones de production bénéficient d'infrastructures de base avec la construction de centres de santé, de routes, d'écoles, ainsi que d'adduction en eau potable et en électricité, et ce sur l'ensemble du territoire national. Pour atténuer les effets de la crise de la Covid-19 aussi bien pour les producteurs que pour les exportateurs, un fonds de soutien de 17 milliards de FCFA, dont 12 milliards pour les producteurs et 05 milliards pour les exportateurs de café-cacao a été mis en place, sur instruction du président Alassane Ouattara. Par ailleurs, face à la crise russo-ukrainienne qui touche tous les marchés agricoles et du fait de la chute des cours au niveau international, ce sont 134 milliards de Fcfa aux acteurs pour leur éviter de ressentir la baisse des prix.

Filière Coton-anacarde

S'agissant de la filière coton-anacarde, l'Etat a décidé de faire de l'anacarde un secteur majeur de l'économie nationale. Depuis quelques années, la filière enregistre de fortes progressions avec une production qui a doublé, en passant de 400 mille tonnes en 2011 à 1 million de tonnes en 2022. Au terme de l'année écoulée, 1 028 172 tonnes de noix de cajou ont été enregistrées, correspondant à une hausse de 6% par rapport aux 968 676 tonnes enregistrées en 2021. Et le pays a exporté 719 900 tonnes de noix brutes de cajou en 2022 contre 805 748 tonnes en 2021, essentiellement vers le Vietnam et l'Inde. La réforme adoptée en 2013 a contribué à l'embellie du secteur. Cette réforme met l'accent sur la structuration, la commercialisation en garantissant un prix d'achat aux producteurs de noix de cajou, à travers un système de « prix plancher » en vue d'une meilleure rémunération. Pour la campagne 2023 de commercialisation, le prix bord champ plancher obligatoire du kg de noix brute de cajou bien séchée et bien triée, ne comportant aucune matière étrangère, est fixé à 315 FCFA contre 305 FCFA pour la campagne 2022. La réforme met, surtout, l'accent sur le développement de la transformation locale.

Le volume de noix brutes transformées localement s'est beaucoup accru ces dernières années. Il a atteint 224 036 tonnes réalisées, soit un taux de transformation 21,8% de la production totale commercialisée en 2022. Ce taux hisse la Côte d'Ivoire au 3e rang mondial des pays transformateurs et fournisseurs d'amandes de cajou après le Vietnam et l'Inde. Il était de 9% en 2018 avec 68 515 tonnes de noix brutes transformées. Ces résultats ont été réalisés grâce à la mise en place d'unités de transformation de noix de cajou à travers le pays. Au nombre de 27 unités, la plus récente « Dorado Ivory », celle de Toumodi a été inaugurée en 2022 par le Premier Ministre Patrick Achi. Bâtie sur 12 ha, l'usine a une capacité de traitement de 60 000 tonnes d'anacardes par an. Quant au Centre d'innovations et de technologies de l'anacarde (CITA) situé à Yaoumoussoukro, il a une capacité de transformation de 6 000 tonnes par an. Au total, quatre zones industrielles destinées à la transformation de l'anacarde ont été prévues par le gouvernement. Il s'agit de Bouaké (centre), Korhogo (nord), Bondoukou (est) et Séguéla (nord-ouest).

Concernant le coton, la situation est moins reluisante. La filière a enregistré des baisses au niveau de la production et a fait face à une invasion d'insectes qui a ravagés plusieurs cultures. Mettant ainsi la Côte d'Ivoire à la 3è place dans la sous-région, derrière le Mali et le Bénin. Avec 539 623 tonnes de coton graine, la production de la campagne 2021-2022 connaît une légère baisse de 4% contre 559 483 tonnes en 2020. Pourtant la superficie cultivée est passée de 444 870 ha à 475 654 ha, soit une hausse de 7%. Par conséquent, le rendement moyen enregistre une légère baisse, passant de 1 258 Kg/ha la campagne dernière à 1 134 Kg/ha. Par ailleurs, la filière a enregistré une baisse du nombre de producteurs de coton qui est passé de 132 268 à 131 515 cotonculteurs, soit 753 cotonculteurs en moins, correspondant à une légère baisse de 0, 6%. Au regard de cette situation, l'Etat de Côte d'Ivoire a octroyé une subvention de 28 454 000 000 de FCFA aux producteurs de coton pour la campagne de commercialisation 2022-2023. « Les prix des intrants restent maintenus grâce à un effort du gouvernement de 29 milliards.

Les prix du coton graine connaissent une augmentation de 10 FCFA par rapport à la dernière campagne et sont les plus élevés de la sous-région » avait précisé le Ministre d'État, Ministre de l'Agriculture et du Développement Rural, Kobenan Kouassi Adjoumani lors d'une conférence de presse en juillet 2022. Pour cette campagne, le prix du kilogramme du coton a été fixé à 310 FCFA contre 300 FCFA pour la campagne précédente. Quant au prix d'achat du coton graine au titre de la campagne 2022-2023, il a été fixé à 310 FCFA/Kg, le coton graine de 1er choix et 285 FCFA/Kg, le coton graine de 2è choix. Conformément à sa politique d'appui aux filières agricoles, le Chef de l'Etat a accordé, récemment, un appui de 34,52 milliards de FCFA à la filière coton au titre de la campagne 2022-2023 afin de soulager les braves producteurs des dégâts causés par les insectes ravageurs de coton, les jassides. Cet appui est composé de 29,62 milliards de FCFA de part de crédit intrant adossée à la perte des productions, et 4,9 milliards de FCFA de retenu producteur de 20 F CFA/kg sur le prix du coton graine.

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