Afrique: Festival du livre de Paris - Interview croisée avec Vincent Montagne et Jean-Baptiste Passé

interview

Vincent Montagne, président du Festival du livre et également président du Syndicat national de l'édition (SNE) et Jean-Baptiste Passé, directeur du Festival du livre, viennent d'offrir aux amateurs du livre la deuxième édition de la fête de toute l'interprofession réunissant tous les univers du livre et de la création. Entretien.

Quel est l'état des lieux de la chaîne du livre après deux éditions du Festival du livre ?

Vincent Montagne (V.M.) : Dès lors que les librairies ont été reconnues comme « commerces essentiels » en France pendant la crise covid, le marché du livre a bénéficié d'un élan historique : un record de ventes dans tous les circuits et pour tous les genres a été atteint en 2021. On peut également saluer l'ouverture, en 2021, de 140 nouvelles librairies en France, score renouvelé en 2022. Dans ce contexte économique et sanitaire, le Festival du livre qui changeait de lieu et de concept devait se repenser et mettre la relation entre un auteur et son lecteur au coeur de son dispositif.

Plus globalement, le secteur de l'édition est toujours en progression et le chiffre d'affaires du premier trimestre 2023 est toujours supérieur à celui que l'on enregistrait en 2019 dans notre pays.

Jean-Baptiste Passé (J.B.P.) : Si, l'année dernière, tout n'était pas parfait, nous sommes très satisfaits du Festival 2023. De nombreux ajustements ont été réalisés et ils nous semblent avoir porté leurs fruits : nous connaissons une progression des entrées de 13% et des ventes de livres de 32%.

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Pensez-vous avoir capté les jeunes avec la mise en place du Pass Culture et après avoir noué un partenariat avec l'application TikTok ?

J.B.P. : Oui, et cela compte parmi les satisfactions majeures de cette édition. Nous constatons, par la billetterie, que près d'un visiteur sur deux avait moins de 25 ans. Cela s'observait spontanément dans les allées du Grand Palais Ephémère. Plusieurs actions expliquent cet enthousiasme et ne se résument pas qu'à BookTok, bien que ce canal de communication ait été un accélérateur impressionnant ! Nous nous félicitons aussi de nos actions menées avec les pouvoirs publics auprès des scolaires. On recense plus de 6 500 élèves présents le vendredi.

V.M. : Cela nous engage à aller plus loin et à encourager les ministères de la culture et de l'Education nationale à déployer le quart d'heure de lecture dans toutes les écoles en France !

Comment expliquez-vous l'absence des stands de l'Afrique littéraire ?

J.B.P. : C'est un vrai regret. En 2022, nos interlocuteurs étaient pourtant très satisfaits de leur présence. Sans doute que les questions budgétaires ont pesé dans leur décision. Mais nous travaillons à un retour notable des éditeurs et des auteurs africains afin de promouvoir l'incroyable vitalité éditoriale saluée par les plus grands prix littéraires ces dernières années qui dépassent, d'ailleurs, le cadre de la francophonie.

Quel bilan peut-on retenir à l'issue de la deuxième édition de ce Festival ?

J.B.P. : Le Festival est d'abord un grand succès éditorial avec 350 auteurs parmi les plus importants qui ont pu s'exprimer devant un public venu en nombre. Fort de ces deux premières expériences réussies, nous nous efforçons d'imaginer un Festival 2024 tout aussi exceptionnel.

V.M. : Cette nouvelle édition conforte la formule que nous avons réinventée et illustre sa nécessité pour l'ensemble des partenaires présents. Nous retenons que le livre et la lecture passionnent toutes les générations et sont au coeur de notre société !

Cette manifestation nationale doit encore aller plus loin sur son exigence culturelle et son ouverture internationale.

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