Cameroun: Pour s'être opposé au déversement des eaux usées, un défenseur de l'environnement menacé de mort

Après sa correspondance adressée au ministre de l'eau et de l'énergie, et à Greenpeace au mois de février dernier, dans le but de demander l'annulation du processus de délivrance de l'autorisation de déversement des eaux usées à Mfou au profit de l'entreprise fabrique camerounaise de parquet (FIPCAM), l'autochtone, Amougou Nna Sosthene, chef de file des revendications écologiques des populations riveraines, dit, subir des menaces l'invitant à mettre fin à la campagne de revendications sinon sa vie pourrait en pâtir.

Des appels téléphoniques anonymes, des filatures opérées par des individus à bord d'un véhicule pickup toyota de couleur blanche d'une petite voiture utilitaire de couleur bleue, type Renault Kangoo 2011 et d'un véhicule de couleur blanche...

L'entreprise fabrique camerounaise de parquet (FIPCAM) implantée à Mfou au Cameroun depuis 22 ans, connaît depuis deux mois, d'inombrables secousses.

C'est le résultat des revendications des populations riveraines qui refusent de subir le déversement des eaux usées au sein de leur communauté. Il faut noter que l'entreprise FIPCAM regroupe à l'intérieur de sa clôture : une station service de stockage et de distribution de carburants, un magasin contenant des huiles moteurs, des produits chimiques pour le traitement des bois par un procédé de trempage et de pulvérisation, un immense garage mécanique pour réparation des machines industrielles et des véhicules gros porteurs, une infirmerie, une scierie, un séchoir et deux restaurants .

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"La pollution peut se définir comme étant la dégradation d'un milieu naturel à cause de substances chimiques et de déchets industriels. En effet, ses conséquences peuvent toucher les régions qui ne sont pas industrialisées. Cette pollution s'intensifie au fur et à mesure des années. La pollution de l'air avec les fumées et les gaz qui s'échappent des usines provoquent des trous dans la couche d'ozone. Les conséquences sont l'apparition de cancers et des maladies respiratoires de plus en plus fréquentes chez les humains à cause des scieries et des carrières. La pollution des sols et de l'eau avec le rejet des eaux usées ou de déchets industriels.La pollution sonore causée par le bruit qu'engendre l'activité industrielle" affirme, Amougou Nna Sosthene.

Quant à Marie Christine Bikoe Wangue, ingénieure environnementaliste. Elle s'interroge sur l'origine de la maladie qui a terrassé sa copine, Mekong Catherine Freddy, décédée le 19 décembre 2020 à l'âge de 37 ans des suites de cancer. La défunte était domiciliée à Nkolnguet, l'un des villages jouxtant l'entreprise FIPCAM. "Mfou n'est pas un lac de déchets" dit-elle.

Selon l'ong Greenpeace, dans le monde, 1,4 millions de personnes meurent chaque année à cause des maladies liées à un mauvais accès à l'eau, à l'assainissement et à l'hygiène. L'eau c'est la vie. L'eau c'est tout.

"Les eaux usées contiennent entre autres polluants, des formaldéhydes désignés comme des véritables dangers pour la santé humaine" déclare Amougou Nna Sosthene.

Malgré les appels téléphoniques d'un certain E.C. Locka ou du numéro 657473329, les menaces et les filatures dont fait l'objet Amougou Nna Sosthene, le chef de file des revendications de bonnes pratiques pour la protection de l'environnement et opposant farouche contre le déversement des eaux usées dans les villages environnant l'entreprise FIPCAM à Mfou, il se dit déterminer à continuer la bataille pour la survie de l'humanité. Dans sa campagne de mobilisation invitant les associations de défense de l'environnement et des droits humains, les hommes politiques, les lanceurs d'alerte, les artistes et les hommes de médias.

Il vient d'être rejoint dans ladite bataille par l'association PSPA-GREENERGY RENEWABLE dont le président, Samuel Merlin Meyene, martelle que "plusieurs localités voisines à l'entreprise FIPCAM seront affectées par ces eaux usées, passant par les petites rivières, les eaux souterraines, les fleuves comme la Mefou ou le Nyong, jusqu'à la mer. Tant que PSPA-GREENERGY RENEWABLE vivra, nous ne cesserons de dénoncer le génocide que certaines entreprises étrangères en complicité avec certaines de nos propres autorités administratives organisent".

Affaire à suivre.

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