Afrique: Alors que la crise humanitaire s'aggrave, Guterres envoie le chef des secours de l'ONU au Soudan

Martin Griffiths, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence, informe les journalistes au Siège de l'ONU à New York après une visite en Afghanistan en janvier (archives).
30 Avril 2023

Face à la détérioration rapide de la crise humanitaire au Soudan, le Secrétaire général António Guterres envoie immédiatement le responsable des affaires humanitaires de l'ONU, Martin Griffiths, dans la région, a annoncé dimanche l'Organisation.

« L'ampleur et la rapidité des évènements au Soudan sont sans précédent. Nous sommes extrêmement préoccupés par l'impact immédiat et à long terme sur toutes les personnes au Soudan et dans la région », a déclaré dans un communiqué le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric.

Les Nations Unies ont une nouvelle fois exhorté les belligérants à protéger les civils et les infrastructures civiles, à permettre le passage en toute sécurité des civils fuyant les hostilités, à respecter les travailleurs et les biens humanitaires, à faciliter les opérations de secours et à respecter le personnel, les moyens de transport et les installations médicales.

Nouvel appel à un cessez-le-feu

Cette annonce intervient quelques heures après l'appel lancé par les Nations Unies et les partenaires internationaux aux généraux Abdel Fattah al-Burhan et Mohamed Hamdan Daglo, connus sous le nom de « Hemedti », pour qu'ils acceptent de prolonger de trois jours un cessez-le-feu de 72 heures, alors que des informations font état de la poursuite des frappes aériennes dans la capitale, Khartoum.

Le Mécanisme trilatéral, qui regroupe l'Union africaine, l'IGAD et l'ONU, a également appelé dimanche les rivaux à veiller à ce que leurs forces appliquent pleinement la trêve.

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« Alors que le peuple soudanais a besoin de toute urgence d'une pause humanitaire, le mécanisme trilatéral exhorte les parties au conflit à respecter le cessez-le-feu, à protéger les civils et à s'abstenir d'attaquer les zones peuplées de civils, les écoles et les établissements de soins de santé », ont-ils déclaré dans un communiqué.

« Ce cessez-le-feu ouvrirait également la voie à des pourparlers entre les deux parties en vue de l'établissement d'une cessation permanente des hostilités », ont-ils ajouté.

Morts et déplacements

Le Soudan a connu une transition turbulente vers un régime civil à la suite du renversement du président Omar el-Béchir, en avril 2019. Un gouvernement de partage du pouvoir réunissant des dirigeants militaires et civils a également été renversé par un coup d'État, en octobre 2021.

Le mécanisme trilatéral facilite les pourparlers depuis mai 2022, qui ont abouti à la signature, en décembre, d'un accord visant à rétablir un régime civil.

Cependant, les espoirs se sont effondrés il y a deux semaines lorsque des combats ont éclaté entre l'armée régulière soudanaise, dirigée par le général al-Burhan, et les forces paramilitaires du général Dagalo, connues sous le nom de RSF.

Depuis, des centaines de personnes ont été tuées et des milliers d'autres ont fui, notamment vers le Tchad voisin, où quelques 20.000 Soudanais ont trouvé refuge.

Les combats ont également contraint les Nations Unies à interrompre pratiquement toutes les opérations d'aide dans un pays où près de 16 millions de personnes, soit environ un tiers de la population, étaient déjà dans le besoin.

L'ONU s'engage à rester

Cette semaine, les Nations Unies ont déplacé et évacué le personnel de Khartoum et d'autres lieux, qui continuera à travailler à distance, que ce soit à l'intérieur du Soudan ou dans d'autres pays.

L'ONU et ses partenaires mettent en place une équipe centrale dans la ville soudanaise de Port-Soudan, située sur la côte de la mer Rouge, qui sera chargée de superviser les opérations d'aide et de négocier l'accès humanitaire avec les autorités de facto.

Les humanitaires actuellement basés dans la ville, qui est la capitale de l'État de la mer Rouge, sont déterminés à retourner rapidement à Khartoum. Pendant ce temps les Nations Unies continuent de souligner leur engagement envers le Soudan.

A l'instar de Volker Perthes, chef de la mission des Nations Unies chargée de soutenir la transition dans le pays (UNITAMS), qui a été informé dimanche par le Wali (gouverneur) et d'autres responsables de l'État de la mer Rouge de la situation humanitaire et de la sécurité sur place.

« Il les a assurés que les Nations Unies ne quittaient pas le Soudan et qu'il travaillerait depuis Port-Soudan jusqu'à ce que la situation sécuritaire à Khartoum permette notre retour », selon un tweet de l'UNITAMS.

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