Comores: Un sit-in dans la capitale des Comores contre les expulsions organisées à Mayotte

Membres du Collectif Stop Wuambushu, le samedi 29 avril 2023, à Moroni, aux Comores.

Comme les élus de l'île d'Anjouan il y a quelques jours à Mutsamudu, la société civile comorienne a encore une fois manifesté son mécontentement, samedi 29 avril, à Moroni. À défaut de pouvoir organiser une marche, un sit-in a eu lieu sur la place de l'Indépendance pour s'opposer aux expulsions organisées par la France à Mayotte.

Réunis sur la place de l'Indépendance, à Moroni, la capitale comorienne, les manifestants souhaitent que le gouvernement reste ferme contre les déplacements forcés de Mayotte. Ils réclament également l'abrogation de l'accord-cadre de 2019 entre la France et les Comores.

« Il [l'accord] n'a pas été suffisamment discuté par les différentes parties alors que c'est un accord qui a des conséquences sur des milliers de ressortissants comoriens. L'autre chose que l'on reproche à cet accord, c'est que c'est un accord technique qui règle des problèmes de circulation alors que le vrai problème est un problème politique », soutient Nadia Tourqui, membre du collectif Stop Wuambushu.

« La France doit donc prendre ses responsabilités »

La société civile demande par ailleurs aux autorités de saisir l'Union africaine et les Nations unies pour résoudre la question de Mayotte. Pour les manifestants, la France doit assumer le chaos qu'elle a créé, depuis l'indépendance des Comores, en 1975. « Toute la politique sociale qui a consisté à séparer les enfants de leurs parents a fait que ces enfants sont tombés dans l'extrême criminalité. La France doit donc prendre ses responsabilités », rappelle Samia Abdoul Madjid qui appartient au même collectif Stop Wuambushu.

De son côté, le gouverneur d'Anjouan, Anissi Chamsiddine, a exprimé dans une déclaration publiée, samedi, son inquiétude quant « aux déplacements forcés de plus de 20 000 personnes nées et/ou ayant grandi à Mayotte pour des enjeux économiques et militaires qui les dépassent ». Il demande par conséquent le soutien des autorités nationales pour la sécurité de la population de l'île et maintient son refus d'accueillir des personnes refoulées de Mayotte.

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