Burkina Faso: 1er-Mai - L'UAS sacrifie à la tradition

L'Unité d'action syndicale (UAS) a sacrifié à la tradition de la marche-meeting du 1er mai. Partis de la Bourse du Travail, les marcheurs ont gagné le ministère de la Fonction publique où ils ont remis leur plateforme revendicative au Premier ministre qui les y attendait avec d'autres membres du gouvernement.

C'est une marche à pas de tortue. Le rendez-vous étant pris pour 10h, les marcheurs qui ont quitté la Bourse du Travail peu avant 9h pour rallier le ministère de la Fonction publique ont dû défiler à pas lents, multipliant les haltes pour tuer le temps. Derrière les leaders qui défilaient en tête, florissaient une multitude de drapeaux colorés de plusieurs organisations. Les habituels slogans étaient repris en choeur par les marcheurs.

Devant le bâtiment de la Fonction publique, le chef du gouvernement avait, entre autres, à ses côtés le maître des lieux, Bassolma Bazié qui pendant longtemps était de l'autre côté de la barrière, et de son collègue de l'Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité, le colonel Boukaré Zoungrana.

Au nom de ses camarades, c'est Abdoulaye Ernest Ouédraogo, secrétaire général de l'Union syndicale des travailleurs du Burkina (USTB) et président du mois de l'UAS qui a remis la plateforme revendicative à l'Exécutif. « L'UAS s'est gardée depuis plus de deux ans de mener des actions allant dans le sens de la satisfaction de ses revendications pour ne pas gêner la lutte contre le terrorisme. Cependant nous n'avons pas manqué d'interpeller les autorités sur un certain nombre de préoccupations, parmi lesquelles les atteintes aux droits et libertés des citoyens, le retrait du code du travail de l'ALT », a d'emblée précisé Abdoulaye Ernest Ouédraogo.

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La plateforme revendicative contient 6 grands points à savoir la sécurisation des populations et de leurs biens ; la prise de mesures contre la vie chère ; la facilitation de l'accès au logement et à la terre ; le respect et l'élargissement des libertés individuelles et collectives ; la promotion du travail décent et l'assainissement de la gestion des ressources nationales.

Les syndicats appellent également le gouvernement à éviter les exactions commises par les FDS et à faire toute la lumière sur le drame de Karma.

En réponse, le Premier ministre a promis qu'une réponse sera donnée à la plateforme revendicative de l'année dernière qui selon le président du mois de l'UAS était restée sans suite.

A propos du Code du Travail, foi de Me Joachim Kyélem de Tambèla, le gouvernement a fait sa part et la balle est désormais dans le camp de l'Assemblée législative de Transition (ALT).

Sur le drame de Karma, le chef du gouvernement a rappelé que le parquet a ouvert une enquête en vertu de l'indépendance de la magistrature, et l'Exécutif selon lui ne doit pas interférer dans le dossier.

Pour le PM, ce 1er-Mai intervient dans un contexte difficile pour le Burkina. « La Nation est en péril. C'est parce qu'il y a un territoire qui s'appelle Burkina, qu'il y a des patrons et des travailleurs. La priorité c'est la sauvegarde du territoire national », a -t-il déclaré, invitant les syndicats à s'inscrire dans la dynamique de l'unité nationale et à contribuer à l'effort de guerre. « La revendication, ce n'est pas la guerre. Il faut toujours y aller avec courtoisie et détermination et toujours privilégier le dialogue », a-t-il conseillé.

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