Cameroun: L'inquiétude après une attaque

Une attaque meurtrière dans la localité de Matouké, le 1er mai, préoccupe les autorités camerounaises.

Très tôt lundi matin, à Matouké dans la région camerounaise du Littoral, des éléments des forces de sécurité sont tombés dans une embuscade tendue par des séparatistes anglophones. Il est rare que les sécessionnistes anglophones lancent des attaques du côté francophone. Mais ce n'est pas la première fois qu'un tel incident survient dans le département de Moungo.

Si cette attaque meurtrière dans la localité de Matouké, aux premières heures du 1er mai, préoccupe les autorités camerounaises, elles n'ont pourtant pas encore réagi.

Du soutien

Pendant le défilé de la Fête internationale du travail à Douala, des membres des forces de sécurité évoquaient ce nouveau drame.

On entendait gendarmes et policiers en parler entre eux, pendant que nombre des travailleurs mobilisés sur la place des fêtes de Bessékè n'étaient encore au courant de rien.

Mais avant la fin de la journée, la nouvelle a été largement diffusée, faisant état de trois morts du côté des militaires, auxquels s'ajoutent un officier introuvable et un civil tué.

Au lendemain de ce drame qui a entaché la fête du travail au Cameroun, le calme règne dans le département du Moungo où est survenue l'attaque meurtrière. Au moins un détachement du Bataillon d'intervention rapide a été aussitôt envoyé en poste avancé pour soutenir les forces déjà présentes sur le terrain.

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A noter que Matouké, près de Penda Boko, borde la rivière Moungo dans la région du Littoral, donc en zone francophone, et fait face à Muyuka, de l'autre côté, en zone anglophone qui connaît des velléités séparatistes violentes depuis octobre 2016.

Une première

La localité est parsemée de vastes plantations de la Cameroon Development Corporation (CDC) dont le siège est à Limbe, en zone anglophone.

Ce n'est pas la première fois que des séparatistes venus de la région du Sud-Ouest ou de la région du Nord-Ouest frappent une région francophone. Des départements tels que la Menoua, le Noun et les Bamboutos, à l'ouest du pays, ou encore le Moungo dans le Littoral ont plusieurs fois subi ce genre d'agression.

Avant Matouké, il y a également eu la localité de Kompina, toujours dans le Moungo, qui a été frappée en 2018 par des hommes armés venus du Sud-Ouest.

Ce qui est depuis les marches sanglantes d'octobre 2016 baptisé la "crise anglophone" a déjà fait plus de 6.000 morts, provoqué la fuite de plus de 712.000 déplacés internes et plus de 180.000 réfugiés, dont la majorité au Nigeria voisin.

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