Congo-Brazzaville: Traite des personnes - Le Congo se dote d'une feuille de route

Réunis en atelier les 26 et 27 avril? à Brazzaville, les représentants du gouvernement, du Parlement, des organisations professionnelles d'employeurs et de travailleurs, de la société civile ainsi que ceux des organisations internationales ont adopté une feuille de route sur la traite des personnes, l'esclavage moderne et le travail forcé, assortie d'une déclaration d'engagement des parties prenantes pour sa mise en oeuvre.

Etape importante du processus d'adhésion du Congo à l'Alliance 8.7, la feuille de route comprend quatre axes prioritaires, notamment les lois et politiques ; la coordination et la décentralisation ; le suivi des progrès, les collectes des données et le partage de connaissances ; le financement; les lois et politiques

En effet, parmi les actions à entreprendre, on peut citer la réalisation d'une revue juridique de tous les instruments nationaux relatifs à la traite des personnes, l'esclavage moderne, le travail forcé et les pires formes de travail des enfants ; l'élaboration des propositions d'amendements des instruments juridiques nationaux en vue de les actualiser et les adapter à l'atteinte de la cible 8.7 des Objectifs de dé développement durable (ODD) à l'horizon 2025.

Il s'agira aussi de finaliser la révision du code du travail ; de réviser la liste des travaux dangereux interdits aux enfants de moins de 18 ans dans toutes les branches d'activités économiques ; de renforcer les mécanismes de coopération entre les pays de provenance et les pays de destination des victimes de la traite des personnes, l'esclavage moderne, le travail forcé et les pires formes de travail des enfants.

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Les autres actions portent, entre autres, sur la mise en place d'un comité national multisectoriel de l'Alliance 8.7 pour la lutte contre la traite des personnes, l'esclavage moderne, le travail forcé et les pires formes de travail des enfants ; la nomination des membres du comité national multisectoriel sur la base d'une concertation élargie des partenaires sociaux ;

l'installation des comités départementaux et locaux dans les sites de prévalence de ce fléaux ; le renforcement des capacités techniques et institutionnelles des juridictions administratives et pénales compétentes pour lutter contre la traite des personnes, l'esclavage moderne, du travail forcé et des pires formes de travail des enfants.

Un pays de destination et de transit des personnes victimes de traite

La feuille de route prévoit, par ailleurs, l'élaboration d'un plan d'action national pour la lutte contre la traite des personnes, l'esclavage moderne, le travail forcé et des pires formes de travail des enfants ; l'établissement de la cartographie des interventions visant à éliminer ces fléaux ; la mise en place d'un mécanisme d'alerte et un observatoire, la création d'une base de données pour l'enregistrement de tous les cas ; la mise en place des programmes d'éducation gratuite des enfants de formation professionnelle qualifiante et la réinsertion professionnelle pour les jeunes et adultes victimes de la traite des personnes, de l'esclavage moderne, du travail forcé et des pires formes de travail des enfants.

Il faudrait, enfin, accroître le financement en faveur des activités visant l'élimination de la traite des personnes, l'esclavage moderne, le travail forcé et des pires formes de travail des enfants ; le renforcement de la coopération internationale pour financer la lutte contre ces phénomènes.

« L'état de lieux établit lors de cet atelier a démontré que la République du Congo est considérée comme un pays de destination et de transit des personnes, particulièrement pour les enfants et les femmes victimes de traite à des fins de travail forcé et d'exploitation sexuelle ; et les enquêtes faites par le gouvernement avec l'appui de l'Unicef confirment l'utilisation des enfants au travail et même dans ses pires formes », ont consigné les participants.

Pour le ministre d'Etat, ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale, Firmin Ayessa, la feuille de route adoptée est une véritable mine de priorités et d'actions à entreprendre, dont l'exploitation avisée devra assurément permettre au Congo, dans un élan inclusif, de franchir d'importantes étapes vers le travail décent et plus de justice sociale.

« Au regard des conclusions qui viennent d'être rendues, je dois dire, avec fierté, que nous venons de franchir l'étape de l'élaboration et de la mise en place de la feuille de route de notre pays, en lien bien évidemment avec notre adhésion à cette importante plate-forme mondiale qu'est l'Alliance 8.7 », a déclaré le ministre d'Etat.

Les participants se sont, dans une Déclaration des parties prenantes de la République du Congo visant à atteindre la cible 8.7 des ODD, engagés à mettre en oeuvre les actions prioritaires retenues sur la feuille de route ; mettre en oeuvre un système de suivi et d'évaluation des activités de la traite des personnes, l'esclavage moderne, du travail forcé et des pires formes de travail des enfants dans tous les secteurs d'activités économiques. Il s'agit aussi d'appliquer les conventions et instruments internationaux ratifiés.

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