Burkina Faso: Ceinture verte de Ouagadougou Vivement un déguerpissement des occupants illégaux

L'action de l'Homme due à la pression démographique a contribué à la dégradation de la Ceinture verte de Ouagadougou (CVO). Cet arc septentrional d'une superficie de plus de 2000 hectares créé dans les années 1970 a près de la moitié de sa superficie occupée par des maisons d'habitations, des garages, des maquis...

Des écrits sur la Ceinture verte de Ouagadougou (CVO) en termes de mémoires ou d'articles de presse, on en dénombre à flopée. Toute chose qui dénote l'importance de ce couvert végétal dont la politique avait été pensée au début des années 1970. Pour mémoire, la CVO avait pour entre autres objectifs de barrer la route à l'avancée du désert, d'atténuer l'action des vents secs de l'harmattan, de protéger les trois barrages de la ville de Ouagadougou contre l'envasement et l'ensablement, d'offrir aux ménages des produits forestiers non ligneux et du bois de chauffe. Aujourd'hui, force est de constater que le visage que présente la CVO est très loin des objectifs fixés au départ.

L'action de l'homme due à la pression démographique a empiété sur près de la moitié (1 050 hectares) de l'ensemble l'arc septentrional de 21 kilomètres étalé sur une superficie de 2 100 hectares. La partie dégradée est occupée par des maisons d'habitation, des édifices religieux, des kiosques, des maquis, des garages, des parkings pour des voitures et des camions en panne, de lieux de dépôt d'agrégats, de sépulture et de commerce. Il faut saluer l'initiative de la mairie de Ouagadougou qui dans sa politique de restauration, a lancé en 2018, un chantier de réhabilitation de cette ceinture verte. Dans ce sens, plus de 1 000 hectares vont être reboisés avec l'implication de plusieurs entreprises dans le cadre d'un projet à long terme sous la forme d'un partenariat public privé.

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Une réponse au changement climatique

A côté de la réhabilitation, ce projet va créer des emplois (maraicher-culture) au profit des personnes qui l'exploitent. Au regard de l'impact du changement climatique sur l'environnement, la contribution de la CVO devrait être une réponse d'atténuation sur ses effets. En attendant que le projet de la mairie de Ouagadougou ne prenne corps, il faut déguerpir les occupants illégaux du site. En la matière, l'autorité a les moyens. La loi n°055-2004/AN portant Code général des collectivités territoriales au Burkina Faso du 21 décembre 2004 en son article 2 stipule que « la décentralisation consacre le droit des collectivités territoriales à s'administrer librement et à gérer des affaires propres en vue de promouvoir le développement à la base et de renforcer la gouvernance locale ». Ce transfert de compétences de l'Etat à ses démembrements doit permettre aux gouvernants des villes d'agir en toutes quiétudes.

Le samedi 15 avril dernier, la police municipale de Ouagadougou en collaboration avec d'autres forces de sécurité et de la protection civile notamment la police nationale, la gendarmerie et les sapeurs-pompiers a procédé à une opération de déguerpissement au marché de bétail au quartier Toyibin afin de permettre à la nouvelle gare Ouaga-inter, située à proximité de pouvoir fonctionner normalement. La CVO a besoin de ce type d'opération pour se réhabiliter et partant disposer d'un statut à l'image d'un patrimoine de la collectivité territoriale ou de l'Etat. Le maniement de la carotte doit souvent s'accompagner du bâton pour faire comprendre que l'intérêt général doit prévaloir pour le bien-être de tous.

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