Congo-Kinshasa: Droits de l'homme - Remise à niveau des officiers de police judiciaire de Kinshasa

La session de formation, organisée par le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'homme à travers les organisations non gouvernementales (ONG) des droits de l'homme, a été motivée par le constat d'abus dans les différents cachots de la police nationale congolaise et vise à rappeler aux participants le respect des principes des droits de l'homme dans l'exercice de leurs tâches.

Plusieurs officiers de police judiciaire (OPJ), sous la supervision du Commissariat provincial de la police/ville de Kinshasa, du Commissariat urbain de la Gombe et du Commissariat urbain de la Funa ont pris part, le 11 mai, dans la salle de la maison communale de Kalamu, à l'ouverture de la formation sur les droits de la personne arrêtée. Cette session de formation, qui part du 11 mai au 1er avril, est une initiative du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'homme (BCNUDH), Bureau terrain de Kinshasa (BTK), à travers les ONG partenaires constituées dans un sous-groupe thématique dénommé « Monitoring des lieux de détention et suivi judiciaire ». Elle vise à rappeler à ces éléments de la police nationale congolaise (PNC) le respect des principes des droits de l'homme dans l'exercice de leurs tâches.

Cette activité, ont rappelé les organisateurs, a été motivée par le constat fait pendant les visites des cachots de la PNC dans les quatre coins de la ville province de Kinshasa. « Il a été enregistré plusieurs irrégularités dans le chef des OPJ, en violation des instruments juridiques nationaux, régionaux et internationaux », a souligné la représente du coordonnateur du BCNUDH à cette activité et officier des droits de l'homme, Sylvie Laisi.

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Parmi ces violations dénoncées par le BCNUDH, l'Inspection générale (IG) de la PNC et les ONG des droits de l'homme, il y a notamment le dépassement du délai légal de garde à vue, des arrestations arbitraires, des traitements cruels, inhumains et dégradants des détenus, des actes de torture, des morts en détention faute de suivi assuré par les OPJ auteurs d'arrestations, la non-séparation catégorielle des détenus, la multiplicité des pièces de détention, les mauvaises conditions environnementales des centres de détention de certains commissariats de la capitale congolaise, etc.

La formation tombe à point nommé

Après avoir relevé le constat amer dans le chef de certains OPJ, tous les intervenants ont émis le voeu de voir cette formation outiller davantage les concernés en matière de procédure pénale, conformément aux dispositions légales tant nationales qu'internationales et ainsi traiter désormais les personnes arrêtées et/ou détenues avec dignité et humanité. Ce qui permettra, selon le magistrat Didier Zafaseze Tsimba, de concrétiser le voeu du chef de l'Etat de faire de la République démocratique du Congo un Etat de droit.

Pour atteindre cet objectif, les organisateurs ont inscrit certains sujets dont « Le centre de détention et les rôles fondamentaux des OPJ dans la chaîne pénale : les pièces de détention admissibles dans les cachots de la police », qui a été développé par le représentant du procureur du Tribunal de grande instance/Kalamu. Le représentant du BCNUDH a planché sur la « lecture détaillée et expliquée de la Déclaration universelle des droits de l'homme /DUDH (savoir de 75 ans de la DUDH) ». La représentante de l'IG-PNC a entretenu les OPJ sur « les douze commandements de la personne arrêtée et constats faits des visites conjointes des cachots de la PNC ».

La méthodologie choisie a été celle d'un échange, qui a également permis aux participants de poser des questions ainsi que de donner leurs avis et considérations sur la problématique posée. Après les OPJ des commissariats des districts politico-administratifs de Funa et de Lukunga, cette session de formation va se poursuivre dans d'autres parties de la ville-province de Kinshasa dont les districts de Tshangu et du Mont-Amba.

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