Madagascar: Environnement des affaires - « Le niveau de corruption n'a jamais été aussi élevé à Madagascar », affirme le président du GEM, Thierry Rajaona

Le Groupement des Entreprises de Madagascar réclame une transparence sur tous les financements aux élections.

« Chaque année, la Banque mondiale établit un rapport concernant le climat des affaires des 180 pays, dont Madagascar. Mais sa dernière publication date de 2020. La situation de Madagascar n'a pas connu beaucoup de changement avec une note et un classement des plus bas par rapport aux autres pays. Nous craignons même que cela ne se détériore cette année. Parlant du problème d'accès à l'énergie, entre autres, qui a été le plus alarmant, cela persiste encore en 2023 avec le retour des délestages, faute de production suffisante de la Jirama. Aucun projet de construction de centrales hydroélectriques n'est pour autant concrétisé jusqu'à présent pour améliorer la situation de l'entreprise. Cela fait sept ans que le contrat sur le projet Volobe attend d'être signé alors que la centrale aurait dû fonctionner l'an dernier. Ce contrat serait prévu signé en juin ». Le président du Groupement des entreprises de Madagascar (GEM), Thierry Rajaona, l'a évoqué lors d'une conférence de presse, hier, à son siège à Ambohijatovo.

Transparence réclamée

Il affirme que le niveau de corruption à Madagascar n'a jamais été aussi élevé depuis son Indépendance. À titre d'illustration, « La Grande Ile est classée au 4e rang des pays les plus pauvres au monde alors qu'elle est championne du monde concernant le ratio de dépenses électorales par habitant, dépassant même les niveaux de la France et des Etats-Unis. De notre côté, un partenariat entre le secteur privé et le Bianco visant à lutter contre la corruption à Madagascar est déjà établi. Au niveau du GEM, nous ne nous opposons pas si une entreprise désire soutenir un candidat aux élections. En revanche, nous réclamons une transparence quant au financement octroyé durant les campagnes électorales ainsi que la publication d'un décret d'application de la loi relative au financement des élections promulguée en 2011. D'aucuns reconnaissent que le candidat doit rembourser, une fois élu, en lançant des appels d'offres pour acquérir des marchés publics fictifs, entre autres », a fait savoir le président du GEM.

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S'agissant de la fixation du Salaire minimum d'embauche de 250 000 Ar, il a déclaré que le groupement et le syndicat des travailleurs ont déjà convenu d'appliquer une hausse de 10% cette année, soit un passage de 217 400 Ar à 238 800Ar. « Nous ne pouvons supporter une nouvelle augmentation de salaires, fixer le SME à 250 000 Ar ne serait envisageable que l'année prochaine », a-t-il enchaîné.

En difficulté financière

Interrogé sur les récentes publications du GEM sur les réseaux sociaux indiquant que l'Etat est en cessation de paiement, il tient tout d'abord à préciser qu'il n'est pas du tout l'auteur de cette publication, et encore moins son groupement. « Suite à la rencontre entre le secteur privé et la Présidence, il a été soulevé que l'Etat est plutôt en difficulté financière et non pas en cessation de paiement sinon les fonctionnaires ne perçoivent plus leurs salaires. C'est dû à plusieurs raisons pour ne citer que son désaccord avec les pétroliers. L'Etat n'octroie plus de subventions pour compenser l'écart entre les prix des carburants fixés et la vérité de prix tandis que les pétroliers ne règlent pas à temps leurs impôts. En outre, le volume d'exportation de vanille de Madagascar est actuellement au plus bas, n'atteignant même pas le tiers des 2 000 tonnes, expédiées en moyenne chaque année. C'est du jamais vu dans l'histoire du pays. Les rentrées de devises et fiscales connaîtront ainsi une baisse significative », a-t-il souligné.

Parlant de l'application de la tarification spéciale Optima Business de la Jirama au profit des industries stratégiques, le président du GEM, Thierry Rajaona, a soulevé que son groupement est déçu car cela n'a aucune valeur rétroactive alors que la décision a déjà été prise par le chef de l'Etat depuis l'an dernier. En outre, « il n'a pas été convenu que cette hausse de 40% des factures de la Jirama s'étale uniquement sur un an », a-t-il conclu.

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