Afrique Centrale: Protection des Droits Humains - Le Rédhac accable le Cameroun

Dans son rapport 2018-2022, cette organisation de la société civile relève que le pays a particulièrement été austère en matière de liberté de réunion et de manifestation.

S'agissant de l'exercice d'un ensemble de libertés, parmi lesquelles les libertés d'association, de réunion et de manifestation pacifique, le Cameroun paraît comme le terreau le plus liberticide en Afrique centrale. C'est ce qui ressort globalement du rapport 2018-2022 sur les droits humains, présenté le 9 mai dernier par le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Rédhac), au siège de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun, à Yaoundé.

Intitulé: « Rapport sur les droits humains et la protection des défenseur (e)s des droits humains en Afrique centrale : Chute libre sous les conflits, crises, discriminations et inégalités », ce document de 421 pages est une compilation d'informations collectées dans huit pays de la sous-région à savoir le Cameroun, la République centrafricaine, le Congo, la République démocratique du Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, le Tchad, et Sao Tomé et Principe.

Sauf que le Cameroun, moteur de la zone CEMAC, occupe le haut du tableau noir. Ainsi, selon l'association, le pays de Paul Biya enregistre « 19 interdictions » durant la période sus indiquée. « Ce qui rend le Cameroun pire que les autres en Afrique centrale », déduit Maximilienne Ngo Mbe, la présidente du Rédhac.

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Ces restrictions concernent d'une part les partis politiques, notamment le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, avec six occurrences), le Social Democratic Front (SDF, deux occurrences), Cameroon's Party (CPP), Stand up for Cameroon, et d'autres part des osc, dont le Rédhac, Un Monde Avenir, Dynamique Citoyenne et WILFP.

Il faut dire que pendant l'intervalle choisi, le Cameroun a connu plusieurs élections majeures, en l'occurrence la présidentielle (octobre 2018), le scrutin législatif et municipal (février 2020) et les régionales (décembre 2020).

À noter que si ce rapport s'étendait à l'année 2023, la page du Cameroun serait davantage noircie du fait des multiples atteintes à la liberté de la presse dont la plus illustrative et retentissante est l'assassinat du journaliste Martinez Zogo. Sur ce point, les voisins du Cameroun ne sont pas non plus des exemples.

Entre 2018 et 2022, la RDC compte 13 interdictions, le Tchad 11, le Gabon 11 et la RCA 2 interdictions. Fort de ce bilan liberticide, « nul doute que l'Afrique centrale est véritablement en chute libre quant au respect des droits humains.

À titre d'illustration, outre les assassinats des journalistes qui ont repris droit de citer dans de nombreux pays comme c'est le cas actuellement au Cameroun, le pouvoir judiciaire considéré comme le dernier rempart dans la préservation des droits humains ne joue plus pleinement son rôle au contraire il fait l'objet de manipulation et de règlements de compte de certaines forces tapies dans l'ombre », commente la présidente du Rédhac.

La présentation dudit rapport a donné lieu à une table ronde animée par des panélistes issus des prétoires (avocats), activistes, syndicalistes, etc. Les échanges ont débouché sur une série de recommandations destinées principalement aux autorités étatiques de ces pays pour le renforcement des dispositifs de protection des droits humains.

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