Les discussions avec les experts et officiels égyptiens, africains et internationaux permettront à la Fondation africaine de technologie pharmaceutique de renforcer son action sur les questions de brevets, de transfert de technologies et de développement de l'industrie pharmaceutique en Afrique.
Permettre à l'Afrique d'accéder aux technologies pour produire ses produits pharmaceutiques c'est l'ambition affichée par la Banque africaine de développement. La Fondation africaine de technologie pharmaceutique (APTF) créée en juin 2022 par la Banque africaine de développement à l'initiative des États membres de l'Union africaine, vise à faciliter la modernisation du secteur pharmaceutique en Afrique et stimuler le transfert de technologies en Afrique.
L'initiative est importante pour plusieurs raisons. D'abord, elle va contribuer à combler les lacunes technologiques structurelles de longue date dans le secteur pharmaceutique africain. Ensuite, elle permettra de faciliter le transfert de technologie des pays développés vers l'Afrique. En outre, elle aidera à renforcer les capacités des entreprises pharmaceutiques africaines afin de produire des médicaments de haute qualité. Elle contribuera à réduire le coût des médicaments en Afrique. Elle aidera également à améliorer l'accès à des médicaments abordables pour les Africains et enfin, elle permettra de réduire la balance des paiements africains.
La pandémie de Covid-19 a mis en évidence la fragilité des systèmes de santé mondiaux et les lacunes dans la production de médicaments essentiels sur le continent. Mais bien avant cette pandémie, il était déjà démontré que l'Afrique importe plus de 70 % des médicaments dont elle a besoin, pour un coût annuel estimé à 14 milliards de dollars. De ce point de vue, changer la donne pour permettre aux pays africains de développer leurs capacités de production répond à des logiques de santé publique, stratégiques et économiques.
« L'Afrique doit se doter d'un système de défense sanitaire, basé sur trois grands domaines : la relance de l'industrie pharmaceutique africaine, le renforcement des capacités africaines de fabrication de vaccins et la mise en place d'infrastructures de soins de santé de qualité », détaillait , le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina à la création de l'institution.
En marge des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement prévues du 22 au 26 mai 2023, à Charm el-Cheikh, en Égypte, la Fondation africaine de technologie pharmaceutique organise un événement de haut niveau pour discuter de ses travaux et de son importance en tant qu'organisme stratégique au sein de l'architecture institutionnelle émergente de l'Afrique en matière de production et d'innovation pharmaceutiques.
Le professeur Padmashree Gehl Sampath, conseiller principal du président de la Banque en matière de produits pharmaceutiques et de santé, devrait présenter l'initiative lors d'une session qui regroupera aussi bien des experts que des officiels du secteur de la santé du continent, d'Égypte et du monde.
Parmi les questions clés qui pourront être abordées par les participants, figurent les aspects liés à l'amélioration des infrastructures de santé en Afrique, à l'acquisition de la technologie, qui continue de diviser le secteur pharmaceutique, aux questions de réglementation et de conformité ou encore à l'accès à des financements de recherche et développement appropriés et durables.