Madagascar: Projet Sahofika - Un appel d'offres pour le remplacement de la société Eiffage

L'Etat Malagasy a pris les dispositions pour dédommager Eiffage, en vue d'une prise de participation dans le capital du consortium NEHO. Le départ de ce constructeur français fait suite à sa décision unilatérale d'augmenter les coûts à un niveau injustifié.

La mise en oeuvre du projet Sahofika se poursuivra, avec, ou sans la société Eiffage ! C'est ce que les autorités malgaches ont martelé, lorsque les experts mandatés par le consortium NEHO (Nouvelle Energie Hydroélectrique de l'Onive) n'ont pas pu justifier l'augmentation des coûts fixée unilatéralement à 40% par Eiffage. Après discussion et concertation entre toutes les parties concernées, le retrait d'Eiffage a été décidé d'un commun accord.

Si l'on revient à l'historique, le contrat de construction EPC (Engineering Procurement Construction) a été signé avec NEHO. Parmi les trois membres de ce consortium figurent la société Eiffage - disposant de 24,5% des actions de NEHO - qui devait s'occuper de l'étude, de la fourniture d'équipements et des constructions d'infrastructures ; la société Eranove, chargée d'assurer l'exploitation de Sahofika pour une période de 25 ans ; et enfin Themis Clean Energy chargée de l'arrangement financier.

Hausse injustifiée.

En début 2022 - soit quelques mois après la signature du contrat de concession, du PPA (Power Purchase Agreement) et du protocole d'accord de mise en oeuvre - les parties prenantes du projet ont constaté un écart sur les prix de matériaux, sur les coûts de la logistique et sur le transport, si l'on se réfère aux prévisions de départ.

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Cependant, les experts mandatés par NEHO n'ont réussi à expliquer qu'une hausse maximum des coûts de l'ordre de 21%, alors qu'Eiffage membre du consortium réclame une augmentation de 40%. Selon les informations, des lettres officielles ont été émises par le ministère de tutelle, pour convoquer les membres de NEHO, dans l'objectif de comparer les données et trouver un compromis sur une éventuelle augmentation à appliquer.

Si Eranove et Themis ont répondu à ces appels, la société Eiffage a refusé à plusieurs reprises de se déplacer pour négocier et soutenir l'augmentation de 40% qu'elle exige. Eiffage n'aurait même pas répondu aux lettres et aux e-mails pour expliquer son absence. Les seules communications que la partie malgache a reçues du constructeur français concernent les dépenses déjà engagées dans le projet Sahofika.

Intérêt de la Nation

Pour les initiateurs du projet, le développement de Sahofika doit se poursuivre, dans l'intérêt du peuple malgache. « Toute augmentation du coût de l'EPC entraînera une hausse sur le prix du KWh d'électricité de façon injustifiée. L'Etat a le devoir de défendre les intérêts des Malagasy et d'obtenir le meilleur tarif qui sera facturé pendant 25 ans. Nous regrettons l'état d'esprit non coopératif d'Eiffage, qui affiche un changement de stratégie peut-être lié à un changement d'organisation en son sein et qui entraîne un retard au développement de ce projet essentiel pour Madagascar et imputable à NEHO », a confié notre source auprès du MEH (Ministère de l'Energie et des Hydrocarbures).

Bref, malgré ce retrait d'Eiffage, les autres parties prenantes restent déterminées à mener à bien le développement du projet Sahofika, qui aura certainement des impacts significatifs sur la qualité de l'accès à l'énergie à Madagascar. Malgré la relance de l'appel d'offres pour la partie EPC, la mise en oeuvre du projet se poursuit actuellement.

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