Congo-Brazzaville: Passi - « La rumba congolaise est l'une des musiques les plus puissantes au monde »

interview

Avec le collectif du Bisso na Bisso, Passi a été l'un des premiers artistes à dresser des passerelles entre la « rumba des papas » et les sonorités modernes dites urbaines. Il en explique la démarche.

Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.) : Te souviens-tu de ton premier contact avec la rumba ?

Passi : Je suis né à Brazzaville, je suis né dans la rumba. Je n'ai pas un souvenir particulier car, j'ai l'impression que toute mon enfance a été bercée et baignée dans la rumba.

A l'époque, les groupes jouaient dans des bars, avec des scènes ouvertes, il y avait des fêtes à la maison, donc la musique était omniprésente et la rumba était partout.

L.D.B. : Quelle est l'influence de la rumba dans ta carrière musicale ?

Passi : La réponse est musicale et tient en un nom : le Bisso na Bisso. La rumba a inspiré et rythmé tous nos pas durant cette magnifique épopée artistique.

Avec le Ministère A.M.E.R, nous étions tournés vers la culture hip-hop. Puis, en évoluant, on a recherché le juste milieu entre la rumba et le hip-hop.

A partir de ce moment-là, l'influence de la rumba est prégnante tant sur les mélodies que les sujets des chansons. On a aussi intégré des instruments sur la base hip-hop pour l'amener vers la rumba, comme la guitare sebene, des lignes de basses, les congas.

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L.D.B. : Après le Bisso na Bisso, tu as continué les tribulations musicales avec les « Dis l'heure »...

Passi : Oui, Dis l'heure 2 Zouk, dis l'heure 2Afro, de belles expériences dans lesquelles j'ai mélangé la rumba à toutes les sauces.

Aujourd'hui, on retrouve la rumba partout, y compris dans la chanson française, comme Vianney, qui incorpore des guitares style rumba.

L.D.B. : Pour toi, voir la rumba à l'honneur du Fespam, c'est une évidence ?

Passi : Bien sûr. La rumba congolaise est l'une des musiques les plus puissantes au monde, avec tellement de ramifications. C'était bien que l'Unesco l'inscrive au patrimoine immatériel et que le Fespam lui fasse honneur, tant elle fait danser et vibrer, depuis des décennies, l'Afrique et le monde.

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