Afrique Centrale: Police Nationale/Ville de Kinshasa - Fin de la session de remise à niveau des OPJ sur les Droits de l'Homme

La session de remise à niveau des officiers de police judiciaire (OPJ), organisée par le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'homme (BCNUDH), à travers les ONG constituées dans un sous-groupe thématique dénommé « Monitoring des lieux de détention et suivi judiciaire », a pris fin le 1er juin 2023.

Pour cette séance de clôture, ce sont les OPJ du district du Mont-Amba et du Groupe mobile d'intervention/KIN-centre qui ont bénéficié des enseignements dans la salle de la maison communale de Lemba. Dans les motivations de cette activité, le représentant du coordonnateur du BCNUDH, l'officier des droits de l'homme au Bureau terrain de Kinshasa, Rebecca Kambayi, a relevé le constat amer fait lors de différentes visites des offices d'OPJ de la Police nationale congolaise (PNC) à travers la capitale congolaise, notamment dans la gestion des personnes arrêtées.

« Ces personnes arrêtées ont des droits que vous, les OPJ, devez respecter », a-t-elle souligné. Et de noter que c'est pour améliorer cette situation, notamment en amenant les OPJ à respecter les droits des personnes arrêtées que le BCNUDH est convenu avec les ONG partenaires pour organiser cette session de formation.

Ce constat a également été relevé par le président de ce sous-groupe thématique, l'activiste des droits de l'homme et président de l'ONG Assistance aux personnes vulnérables et enfants du Congo (Apvec-Ongdh), Maïck Lukadi, ainsi que tous les OPJ en formation représentés par le commissaire adjoint, Willy Ndaka Mulopo, et la sous-commissaire Hortense Ilua, qui ont répondu aux questions de la presse.

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Une action nécessaire pour l'amélioration de la qualité du travail

Intervenant comme autorité politico-administrative, le bourgmestre de la commune de Lemba, Jean-Serge Poba Mayimona, a insisté sur la nécessité de la remise à niveau pour l'amélioration du rendement des OPJ. Cette nécessité a également été reconnue par tous les intervenants et les bénéficiaires de cette formation.

Après s'être mis d'accord sur la véracité du constat et des remarques faites par le BCNUDH, les ONG de défense des droits de l'homme réunies au sein du sous-groupe thématique, l'Inspection générale de la PNC ainsi que le Commissariat provinciale de la police/ville de Kinshasa, sur le non-respect des textes de loi par certains OPJ, tous les apprenants se sont également dits prêts à mettre en pratique les textes qui régissent leur travail.

Le point focal et président du sous-groupe thématique « Monitoring des lieux de détention et suivi judiciaire », Maïck Lukadi, a rappelé qu'après cette étape de remise à niveau ou de sensibilisation, le commandement de la PNC/Ville de Kinshasa ainsi que la justice vont sanctionner tous ces OPJ qui continueront à violer la loi dans l'exercice de leur fonction. Pour atteindre les objectifs assignés à cette session de formation, le BCNUDH et le sous-groupe thématique ont recouru à l'expertise du premier substitut du procureur du Parquet de grande instance de Kinshasa/Matete, le magistrat Samson Sambua Muhume.

Dans cet exercice, le haut magistrat a rappelé aux OPJ les fondements de leur travail, en commençant par les textes qui régissent ce corps ainsi que les pratiques à proscrire et celles à encourager. Il a noté que les OPJ étaient un maillon important dans l'administration de la justice. Le magistrat Samson Sambua Muhume a également brandi la menace d'écarter ceux des OPJ qui ne se conformeront pas au respect des textes. « Les personnes détenues doivent être traitées avec dignité et humanisme », a-t-il insisté.

Vous, en tant qu'un maillon important dans le boucle pénal, a-t-il dit, êtes appelés à bien faire votre travail, dans le respect de la loi. Comme tous ceux qui l'ont précédé dans des séances organisées dans d'autres parties de la ville, il a noté que si l'OPJ fait bien son travail, il va faciliter la tâche au magistrat. Le premier substitut du procureur a, par ailleurs, appelé les OPJ à l'application des règles retenues en matière de sanction pour que les personnes détenues soient gérées avec dignité.

Dans le nombre de ces violations dénoncées dans le chef des OPJ, il y a entre autres le dépassement du délai légal de garde-à-vue, les arrestations arbitraires, les traitements cruels, inhumains et dégradants des détenus, les actes de torture, les morts en détention faute de suivi assuré par les OPJ auteurs d'arrestations, la non-séparation catégorielle des détenus, la multiplicité des pièces de détention, les très mauvaises conditions environnementales des centres de détention de certains commissariats de la capitale congolaise, etc.

Le BCNUDH et ses différents partenaires, en organisant cette session de formation, ont pensé qu'il était nécessaire de rappeler aux OPJ de toute la ville-province de Kinshasa ainsi que de toute la République les différentes règles qui régissent leur travail, particulièrement en ce qui concerne les droits des personnes interpellées ou détenues. Après la capitale, cette session de formation sera également organisée dans d'autres parties du pays.

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