Kenya: Nuveau rebondissement dans l'affaire des modérateurs de contenus de Facebook

La justice kényane a suspendu à nouveau les licenciements de près de 200 modérateurs de contenus qui travaillaient pour l'entreprise américaine au Kenya. Ils étaient employés à travers un sous-traitant, Sama, pour s'occuper de la modération de contenus en Afrique de l'Est et du Sud pour Meta. Sama ayant décidé d'arrêter cette activité, elle a annoncé en janvier le licenciement de 260 modérateurs pour fin mars. 184 d'entre eux ont porté plainte contre Meta et Sama, dénonçant un «licenciement abusif». Dans l'attente d'un procès sur le fond, le tribunal du travail de Nairobi a pris plusieurs décisions vendredi 2 juin.

La lecture de la décision a duré plus de deux heures. Pour les plaignants, c'est un soulagement. La Cour a renouvelé la suspension de leurs licenciements dans l'attente d'un procès sur le fond. Meta et Sama doivent donc continuer à leur verser leurs salaires.

Dans son jugement, la justice kényane remet en cause les arguments avancés pour justifier les licenciements, considérant Meta comme l'employeur principal des modérateurs. Pourtant, l'entreprise Meta, à travers ses avocats, a toujours soutenu qu'aucun contrat direct ne la lie aux plaignants. De son côté, Sama dit avoir arrêté la modération de contenus et donc n'avoir plus de travail pour ses employés.

Or la maison-mère de Facebook a dit encore avoir besoin d'eux. Meta a même déjà prévu un nouveau contrat avec un autre sous-traitant, Majorel. Les modérateurs licenciés pourraient donc être réemployés s'ils le souhaitent. La justice kényane a par ailleurs ordonné qu'ils ne soient pas « discriminés » dans le processus de recrutement du nouveau contrat, alors que les plaignants affirment avoir été « blacklistés ».

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Enfin, autre victoire pour les modérateurs de contenu : le tribunal a souligné l'impact de leur travail sur leur santé mentale. Et a ordonné à Meta et Sama d'assurer leur prise en charge psychologique.

Meta a déjà annoncé souhaiter faire appel du verdict. L'affaire doit repasser devant la justice le 8 juin pour des instructions sur la suite du processus judiciaire.

>> À lire aussi : Meta, l'entreprise mère de Facebook, tente de nouveau d'échapper à la justice au Kenya

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