Congo-Kinshasa: Du chant et de la danse pour faire face aux traumatismes

En RDC, dans les camps de déplacés près de Goma, de jeunes comédiens donnent des cours de théâtre, de chant et de danse pour se changer les idées.

En République démocratique du Congo, pour soulager les traumatismes subis par les déplacés internes qui vivent dans des camps situés à proximité de la ville de Goma, des jeunes comédiens s'investissent pour aider les déplacés à oublier ce qu'ils ont vécu.

Ces jeunes artistes, réunis au sein de la compagnie Les attaquants théâtre, ont mis en place le projet Hora, acronyme pour "Hommes qui réparent les âmes", Un projet visant à venir en aide aux déplacés en les initiant à différentes activités artistiques.

L'art thérapeutique

Boniface Nzanzu, est comédien et coordonnateur du projet. "Tout ce que nous avons à offrir à notre société, c'est l'art que nous faisons", explique-t-il. Vu ce qui se passe dans notre pays, nous avons compris qu'il nous fallait aider les déplacés, non pas avec des vivres, mais avec de l'art car nous sommes des artistes. Au départ, on pensait que cela ne serait pas très important mais cet art thérapeutique nous aide à soigner les maux et à détraumatiser les gens en situations difficiles."

Les déplacés internes des camps de Goma participent à des cours de chants et de danse qui les aident à extérioriser leurs traumatismes. Ils assistent aussi à des représentations théâtrales pour oublier un peu leur quotidien.

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La force du groupe

Jean Safari aimerait ainsi que ces jeunes artistes restent plus longtemps en leur compagnie. Pour lui, "ces artistes nous aident beaucoup. Grâce à eux, nous ne pensons plus aux crimes que nous avons vus, nous oublions la misérable vie que nous traversons dans ces petites cabanes, nous suivons juste les jeux et le rythme de la musique et ça nous rend joyeux. J'aimerais les voir rester longtemps avec nous."

Les différentes activités artistiques se rapportent à une thérapie de groupe qui permet d'évacuer une partie des tensions. "Nous faisons de la gymnastique, chantons, dansons, et assistons à des comédies, raconte Sephora Nyiramata, âgée d'une soixantaine d'années et déplacée. A mon âge, je ne parvenais pas à me débarrasser du stress et à me retrouver en groupe. Mais depuis que ces jeunes viennent passer du temps avec nous, j'ai su vaincre ma solitude."

Séquelles à long terme

Le psychologue Valentin Bahati confirme que cet art thérapeutique aide à prévenir ou atténuer les traumatismes qui pourraient surgir à long terme.

Il note qu'"il n'y a pas de réponse immédiate aux situations traumatiques que nous vivons. Ces jeunes sont maintenant en train de combattre les conséquences qui pourraient à long terme surgir des guerres que les populations ont vécues dans les territoires de Rutshuru et Masisi."

Des danses, des chants, du théâtre et des exercices physiques sont ainsi pratiqués chaque jour en groupe. Des ateliers d'échange d'expérience et de discussion sont également proposés.

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