Madagascar: Drapeau lemique

Un sujet à polémique. Hisser le drapeau du pays à l'occasion de la fête nationale reste un sujet de discorde presque chaque année en général, à chaque changement de régime en particulier. C'est un acte citoyen qui ne saurait souffrir de la moindre discussion ni d'aucune sensibilisation. Le drapeau traduit l'identité et la souveraineté du pays.

On ne les doit ni au Président ni au Premier ministre encore moins aux députés. C'est l'histoire qui les a accouchées et elles restent immuables quelles que soient les circonstances. Le président de la République a exhorté la population à hisser le drapeau national dans chaque foyer pour marquer la fête nationale.

C'est son devoir de rappeler à la population l'importance de ce jour unique, sa signification et son caractère sacré. Une marée de sarcasme et de réprobation a suivi l'intervention du Président sur les réseaux sociaux.

On associe le drapeau national à sa personnalité, à son pouvoir. Cela n'a rien à voir. Le respect de tous les symboles de la République doit être accordé à tout moment et indépendamment du Président ou du régime. On ne doit pas faire du drapeau national une monnaie de change contre les échecs d'un pouvoir, contre la contestation populaire, contre l'antipathie au régime.

Le drapeau national, l'hymne national et la fête nationale n'ont jamais changé en quatre Républiques, six présidents, quatre chefs d'État, quatre crises politiques. Ils n'appartiennent pas au président en exercice. C'est un bien commun à toute la population, tous les citoyens. C'est déplacé de renoncer à hisser le drapeau national pour marquer son désaccord avec le régime, pour exprimer sa désapprobation, pour marquer son indignation à propos des abus de toutes sortes.

%

Il ne faut pas se comporter de manière cavalière quand on est de l'autre côté de la barrière alors qu'on fait exactement la chose quand on se retrouve dans le giron du pouvoir. Il y a beaucoup à dire sur les réalités actuelles, sur les difficultés traversées par le pays, sur les mille et un abus de pouvoir mais cela ne doit pas interférer sur le boycott d'un acte qui reste la dernière fierté nationale. Eh oui, que la fête nationale ne soit pas l'expression d'un drapeau de chagrin.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.