Madagascar: Rapport du Gouvernement - Deuxième manche entre l'équipe Ntsay et les Députés

Le gouvernement reviendra devant l'Assemblée nationale ce jour et demain. Deux jours, durant lesquels, se tiendront les débats sur les actions gouvernementales et l'évaluation des politiques publiques comme le veut la Constitution.

Réplique. "En début de chaque première session ordinaire, le gouvernement présente à l'Assemblée nationale un rapport d'exécution de son programme. La présentation sera suivie d'un débat portant sur les résultats des actions du gouvernement et l'évaluation des politiques publiques", dispose la Constitution.

Après les séances réservées à la présentation des rapports d'exécution du Programme général de l'État (PGE), par les membres du gouvernement, du 24 au 31 mai, c'est au tour des députés de jouer. Selon l'ordre du jour de l'Assemblée nationale, se tiendront les séances de débat sur le rapport d'activité présenté par le gouvernement.

En plus des présidents de commission et des groupes parlementaires, chaque membre de la Chambre basse pourra ainsi intervenir pour émettre des remarques ou poser des questions aux membres de l'Exécutif.

Les chaises de la salle des séances de l'institution de Tsimbazaza ont été à majorité vides depuis le début de cette session ordinaire. Un fait criant durant les présentations des rapports d'activité des ministres. Il est probable, cependant, que la Chambre basse connaisse une meilleure affluence de ses élus, ce jour et demain.

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De source avisée, l'Assemblée nationale a demandé à l'Office de la radio et télévision publique de Madagascar (ORTM), de diffuser en direct sur la RNM et la TVM les séances de ce jour et de demain. Contrairement aux séances de questions et de réponses, une diffusion en directe de l'intégralité des échanges sur les médias publics n'est pourtant pas impérative. L'éventualité d'une retransmission en direct pourrait, néanmoins, motiver les députés à être présents en nombre.

Sujets brûlants

Souvent, les élus profitent des séances retransmises en direct sur les médias publics pour démontrer qu'ils portent réellement les voix de la population au sein de l'Assemblée nationale. Au-delà de la forme, des députés trépigneraient d'impatience d'avoir une occasion "d'en découdre", sur quelques sujets brûlants avec le gouvernement.

Ils rongent ainsi leur frein depuis le 24 mai. Les règles du jeu des séances de présentation des rapports des membres du gouvernement ont été fixées au tout début de la séance plénière du 24 mai. Il a été décidé qu'à l'issue de la présentation des rapports, seuls les présidents de commission pouvaient faire des observations.

À l'instar de la députée Eléonore Johasy, présidente de la commission évaluation de la politique publique, des membres de l'institution de Tsimbazaza ont fustigé la règle du jeu actée par "la majorité", des députés présents, le 24 mai.

L'élue de Vangaindrano a, également, pointé du doigt le fait de n'avoir pu avoir en main le rapport lu par le locataire de Mahazoarivo, que le jour où allait être présenté. Après deux semaines, il est probable que les députés aient pu décortiquer les rapports présents jusqu'au 31 mai.

Christian Ntsay, Premier ministre, sera justement parmi les membres du gouvernement présents à Tsimbazaza, ce jour selon le programme publié sur le site de l'Assemblée nationale. Pour ces deux jours de débat sur les résultats des actions gouvernementales et de l'évaluation des politiques publiques, la team Ntsay est, en effet, divisée en deux groupes.

En principe, les débats devraient porter des points précis, relevant des départements des ministres présents à chacune des deux journées de séance. Il y aura une exception. Pour cause d'absence, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, ministre de l'Économie et des finances, devra faire face seule aux députés, le 15 juin.

Les faits d'actualité, mais aussi les bruits de couloir à Tsimbazaza donnent une idée des sujets qui seront prisés lors des interventions des membres de l'Assemblée nationale. Le délestage infernal, l'insécurité, l'inflation, ou encore, la lutte contre la corruption et le contour des préparatifs de l'élection présidentielle pourraient être en pole position.

Le contexte politique sous le sceau de la prochaine échéance électorale, justement, pourrait dicter la tournure des débats de ce jour et de demain à Tsimbazaza. Il n'est pas à écarter que les séances prennent des allures de face-à-face. Des députés seraient tentés de profiter de l'occasion pour pilonner les failles dans les actions gouvernementales.

À s'en tenir au scénario du 24 mai, toutefois, il est probable que le groupe parlementaire IRD, majoritaire à la Chambre basse, organise une levée de bouclier pour ménager l'équipe Ntsay.

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