Madagascar: Bureaucritique

Du jamais vu hier à Tsimbazaza. Le débat entre les ministres et les députés a été annulé étant donné que le bureau permanent n'était pas au complet. Le président de l'Assemblee nationale est semble-t-il, en mission à l'extérieur, c'est le député d'Ikongo Brunelle Razafitsiandraofa qui a dirigé la séance.

Mais a ses côtés les places étaient vides. Il a fallu attendre deux heures pour que les places du vice-président et du questeur soient occupées. C'est assez pour entamer la patience des députés de l'opposition comme de la majorité.

Le Premier ministre et les membres du gouvernement censés devoir affronter les députés étaient là. Les parlementaires ont fait un autre débat entre eux dont le thème était la poursuite ou non du face-à-face avec les ministres. La majorité a voté l'ajournement. Du pain béni pour le gouvernement. Certains députés s'apprêtaient à lui faire passer un mauvais quart d'heure.

Il n'est donc pas exclu que le coup du bureau permanent était calculé pour épargner le gouvernement d'essuyer un sale coup comme le soulignait la députée de Vangaindrano Éleonore Johasy. L'équipe de Christian Ntsay devait répondre sur les questions brûlantes de l'heure le délestage en tête mais aussi l'insécurité galopante, la hausse des prix, le mauvais état des routes, les salaires et bourses impayés, les coûts exubérants des médicaments et des soins...

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Sans oublier la corruption, les détournements de fonds et les trafics. Pour le moment et depuis quatre ans, ces problèmes s'en vont et reviennent sans qu'on puisse en venir à bout de manière définitive. On a changé plusieurs fois le ministre de l'Énergie, de la Santé, de la Justice.. mais les résultats ne suivent pas. L'attitude de certains membres du bureau permanent est pour le moins curieux.

Certains députés l'ont fortement critiqué. Le gouvernement a peut-être évité un moment difficile mais cela ne va pas résoudre les problèmes. Ils sont là tout entiers et attendent des solutions efficaces. Cela ne se fera pas avec cette conduite de bureaucritique. On ne résout pas les problèmes mais on les évite ou les déplace. Mais ils refusent de déguerpir.

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