Madagascar: Assemblée Nationale / Le face-à-face Députés - Ministres ajourné

La matinée d'hier a pour le moins été houleuse, les députés ont refusé de procéder à la séance de débats prévue pour la journée. Le rendez-vous est reporté sine die.

Personne n'a pu présenter quoi que ce soit. Les membres du gouvernement, avec à leur tête le Premier ministre Ntsay Christian, sont rentrés bredouilles de l'Assemblée nationale, hier. Les séances de débats et de travail à la Chambre basse prévues se tenir durant la journée de jeudi ont été repoussées à une date ultérieure.

Les députés expliquent ce refus de procéder par le retard de deux heures qu'ils ont constaté pour le début de la séance, prévue pour 10 heures du matin. La session, présidée par Jean Brunelle Razadintsiandraofa, député élu dans l'Ikongo, n'a été entamée que vers midi. Ils étaient au total quinze députés à avoir voté pour l'ajournement de la séance, contre huit qui s'y sont opposés.

Les protestations ont commencé à fuser de partout: « Ajournez cette réunion », a indiqué une voix, suivie par un brouhaha qui s'est élevé du banc des députés, tandis qu'un autre élu a lancé, du fond de la salle: « Il n'y a qu'à procéder par un vote pour déterminer si on veut reporter cette séance ou non! ». Le Premier ministre a affirmé suivre le « mode opératoire démocratique par lequel les députés ont procédé » tout en assurant que l'Exécutif respecte les décisions des élus du peuple.

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« On nous a conviés aujourd'hui et nous étions venus d'un commun accord, conformément à l'article 101 de la Constitution, pour laisser libre cours aux débats » a expliqué le locataire de Mahazoarivo. « C'est l'Assemblée nationale qui décide dans ses locaux, peu importe si la Chambre décide de reporter la session, les membres de l'Exécutif respectent toujours leurs décisions »

Constitution

Dans les rangs des députés, certains élus , consternés par ce spectacle affirment qu'il s'agit clairement d'un non-respect de la Constitution. « Il est flagrant que la Constitution n'a pas été respectée entre les murs de cette institution, heureusement qu'il reste encore un peu de temps avant la clôture de la session parlementaire, pour remettre sur table les débats », confie Johasy Eléonore, membre de la commission d'évaluation des rapports de l'Exécutif au sein de l'Assemblée nationale.

« Hier [ndlr: mercredi soir] encore, nous avons travaillé jusqu'à très tard dans la nuit pour pouvoir présenter les résultats des évaluations de la commission, il faut avouer que nous sommes un peu déçus, » regrette l'élue de Vangaindrano. La confrontation entre les membres de l'Exécutif et la Chambre basse est un rendez-vous très attendu. Il s'agit de la deuxième « confrontation » entre l'équipe du Premier ministre et celle des députés .

Deux journées initialement prévues pour hier et pour aujourd'hui avec à l'ordre du jour des débats qui devraient tourner autour des rapports d'exécution présentés par les membres du gouvernement durant la première session ordinaire. Il s'agit d'un rendez-vous fixé par la Constitution elle-même. Selon l'article 101, » En début de chaque première session, le gouvernement présente à l'Assemblée Nationale un rapport d'exécution de son programme. La présentation est suivie d'un débat portant sur les résultats des actions du gouvernement et l'évaluation des politiques publiques".

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