Madagascar: Relation sans nuages

L'entretien entre Andry Rajoelina et Emmanuel Macron s'est tenu, hier, au palais de l'Élysée, à Paris. Une quatrième rencontre entre les deux Présidents, sous le sceau de la bonne entente entre la France et Madagascar.

Une relation franco-malgache au beau fixe. C'est ce qui ressort des informations sur la rencontre entre Andry Rajoelina, président de la République, avec son homologue français, Emmanuel Macron. Un entretien qui s'est tenu, hier, au palais de l'Élysée, à Paris. Le ton enthousiaste de la publication du locataire d'Iavoloha sur son compte Twitter laisse entrevoir une relation sans nuage entre les deux pays.

"Je remercie le président Emmanuel Macron pour son accueil chaleureux, son engagement en soutien aux initiatives pour appuyer l'émergence de Madagascar. Nous renforçons la coopération dans plusieurs domaines stratégiques, dont l'urgence climatique, en avant du sommet fin juin", tweete le président Rajoelina. Dans une interview publiée dans le magazine français l'Express, le 4 juin, le chef de l'État affirme, justement, qu'il y a "une compréhension mutuelle", entre lui et le locataire de l'Élysée. "Mais, surtout, ce que j'apprécie avec le président Macron, c'est que l'on discute d'égal à égal.

Nous pouvons nous parler en toute franchise et essayer de trouver une solution à chaque problème", ajoute-t-il. Sur la base de cette bonne entente, visiblement, les informations qui découlent de la rencontre d'hier rapportent que "la France encourage et soutient la poursuite de la mise en oeuvre des actions de développement liées au Plan émergence de Madagascar". S'agissant des projets en cours, "le président Emmanuel Macron confirme la coopération française pour la poursuite du programme d'irrigation couvrant le Sud de Madagascar".

%

Le secteur de l'aviation aurait également été au menu des discussions. En résulterait que "les deux États envisagent une collaboration dans le cadre du redéploiement de la stratégie de Madagascar Airlines avec Airbus notamment". L'Hexagone souhaiterait également contribuer à la transition énergétique dans la Grande île. Ceci par le biais de l'énergie solaire. Le domaine de l'industrie navale et celui de la sécurité maritime ont également été discutés à l'Élysée, hier, selon les sources.

Aussi, la France proposerait-elle d'accompagner la politique maritime de Madagascar. Dans cette optique, Andry Rajoelina aurait mis l'accent sur l'importance de la modernisation du chantier naval SECREN. "L'intégration de Madagascar dans le projet Atalanta", aurait également été soulevée par le locataire d'Iavoloha. Il s'agit d'une mission militaire, couplée avec des actions diplomatiques, à l'initiative de la France et mise en oeuvre par l'Union européenne (UE).

Tête-à-tête

Également désignée par Opération Atalante, cette mission militaire est destinée à la lutte contre l'insécurité dans le golfe d'Aden et l'océan Indien. Incontournable dans l'actualité malgache, l'échéance de l'élection présidentielle a aussi été à l'affiche de l'entretien d'hier. Dans une formulation classique, il en ressort le soutien de l'Hexagone "aux efforts malgaches pour l'organisation d'élections libres, transparentes et démocratiques".

S'agissant des élections, le président Macron aurait exprimé l'intérêt de la France à contribuer à un "Basket Fund", pour soutenir financièrement les préparatifs. À s'en tenir aux mots de Isabelle Delattre Burger, ambassadrice de la délégation de l'UE, durant une conférence de presse, le 8 mai, les partenaires internationaux de la Grande île attendent que les Nations Unies, initient la mise en place de ce "Basket Fund".

Jusqu'ici, il n'y a aucun signe allant dans ce sens, cependant. Outre la question financière, le président français aurait également parlé de l'envoi d'observateurs électoraux et qu'il compte "encourager" l'UE à se mobiliser à cet effet. Comme l'indique Andry Rajoelina dans son tweet, les deux Présidents se sont, par ailleurs, projetés sur le prochain sommet de Paris, les 22 et 23 juin. Un rendez-vous qui vise à établir "un nouveau mécanisme de financement", notamment, pour faire face aux changements climatiques et pour la protection de l'environnement.

De prime abord, "rééquilibrer les échanges entre l'Afrique et la France plus largement", est aussi l'objectif de ce sommet. Une manière pour l'Hexagone de se replacer au-devant de la scène dans l'échiquier des partenaires de l'Afrique, visiblement. Une position contestée par la Russie ou encore la Chine dans quelques États africains. Pour en revenir à la rencontre d'hier, les sujets épineux dans la relation bilatérale entre la France et Madagascar semblent avoir été soigneusement tenus à l'écart des discussions.

Cette quatrième rencontre Rajoelina - Macron a, toutefois, été un tête-à-tête. Il est probable que les sujets abordés durant ce face-à-face qui a démarré à 17 heures 20, heure française, aient été plus larges que ceux communiqués. Dans son interview publiée par le magazine l'Express, le locataire d'Iavoloha déclare, "je dois aussi rencontrer le président français Emmanuel Macron en juin, et c'est bien entendu un sujet que nous aborderons". Une réponse à une question sur les Iles Eparses.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.