Afrique: Journée africaine des frontières - La cohésion sociale au coeur de la commémoration à Laléraba

La Commission nationale des frontières de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso ont conjointement organisé, les jeudi 8 et vendredi 9 juin 2023, à Laléraba, en terre ivoirienne, la 13e Journée africaine des frontières. Tenue sur le thème : « Les frontières face aux défis de la coopération transfrontalière, de la cohésion sociale et de la cohabitation pacifique », la manifestation vise à faire des zones frontalières des espaces de paix, de sécurité et d'intégration.

La localité de Laléraba, en Côte d'Ivoire, choisie pour célébrer la Journée africaine des frontières est un symbole. Le village de Laléraba est situé de part et d'autre du fleuve éponyme, qui constitue la frontière naturelle entre le Burkina et la Côte d'Ivoire. Il y a ainsi Laléraba Burkina Faso relevant de la région des Cascades et Laléraba Côte d'Ivoire qui dépend de la région du Tchologo. C'est ce village (partie ivoirienne), symbole du lien fort entre peuples burkinabè et ivoirien, que la Commission nationale des frontières de la Côte d'Ivoire (CNF-CI) et le Secrétariat permanent de la Commission nationale des frontières du Burkina Faso (SP/CNF) ont choisi pour commémorer la 13e édition de la Journée africaine des frontières.

A la cérémonie commémorative de la Journée, le chef du village de Laléraba Côte d'Ivoire, Oumar Koné, a remercié les donateurs pour ces infrastructures sociales qui profitent à l'ensemble de la population de Laléraba sans distinction de nationalité. Il a souhaité d'autres réalisations au profit du village dont le nombre d'habitants a augmenté à cause du terrorisme que vit le Burkina Faso. Pour le secrétaire exécutif de la CNF-CI, Djakalia Konaté, le choix de Laléraba n'est pas fortuit. Il s'agit pour lui de témoigner la solidarité du peuple ivoirien aux Burkinabè et d'encourager la population à davantage oeuvrer dans le sens de la fraternité, de la cohésion et de la solidarité envers le voisin secoué par une vague terroriste.

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La célébration de la journée des frontières vise alors, selon lui, à renforcer la fraternité entre les deux peuples, à éliminer les zones de tension, à marquer la présence de l'Etat et à renforcer la résilience des populations. Les deux commissions, à l'entendre, travaillent à atteindre ces objectifs. C'est pour cela qu'elles ont doté avec l'aide des partenaires, la localité d'infrastructures sociales. A l'occasion, la CNF-CI a offert à Laléraba Côte d'Ivoire des infrastructures socio-économiques et organisé des séances de consultation gratuites et de dépistage volontaire des maladies chroniques cardiovasculaires. Quant au SP/CNF, à son tour, il a également fait don de réalisation sociale à Laléraba Burkina. Diakalia Konaté reste optimiste quant à une normalisation de la vie autour du fleuve. « Nous disons à tous les entrepreneurs de la violence que tous les Etats sont là pour lutter contre la fragilité, la violence, la vulnérabilité. Nous sommes convaincus qu'ensemble, le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire viendront à bout de la violence pas forcément militairement, mais du point de vue social et civil à travers nos actions de coopération transfrontalière », s'est convaincu le secrétaire exécutif de la CNF-CI.

Promouvoir le dialogue

La SP/CNF, Mme Salimata Dabal, partage la même vision. Pour elle, la coopération transfrontalière demeure un maillon essentiel dans la gestion des frontières. « Aujourd'hui, il faut mettre l'accent sur la coopération transfrontalière qui peut nous permettre de résoudre beaucoup de tensions à nos frontières. Notre accompagnement est de permettre aux populations de vivre dans la cohésion, la tranquillité pour pouvoir aller ensemble vers un développement harmonieux », a-t-elle fait savoir. Les premiers responsables des régions des Cascades, au Burkina Faso et du Tchologo, en Côte d'Ivoire, ont remercié les acteurs frontaliers des deux pays pour les efforts qu'ils déploient pour renforcer cette coopération transfrontalière, la cohésion sociale et la cohabitation pacifique. Le gouverneur des Cascades, Jean Charles Somé, reste pour cela persuadé que la Journée africaine des frontières va renforcer davantage les relations entre ces pays frères.

Le préfet de la région du Tchologo, Jean Pierre Sori, a, pour sa part, invité les populations de Laléraba à être des ambassadeurs de la solidarité entre les deux peuples. C'est le même message qu'a lancé le premier vice-président du conseil régional du Tchologo, Moussa Koné, représentant le parrain de la 13e Journée africaine des frontières, le ministre ivoirien de la Défense, Téné Birahima Ouattara. Il a appelé les peuples qui partagent les mêmes frontières à promouvoir le dialogue afin de faire de ces espaces communautaires non pas des obstacles, mais des opportunités. Un défilé des différentes couches sociales, des matches de football entre habitants du village sont venus témoigner de l'excellence des relatons entre Laléraba Côte d'Ivoire et Laléraba Burkina Faso.

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