Afrique Centrale: Gabon / France - Emmanuel Macron invité à respecter et faire appliquer la Convention 2250 des Nations-Unies

Les différentes élections ; présidentielle, législatives et municipales se rapprochent de plus en plus au Gabon. Plus que quelques semaines et les électeurs iront aux urnes pour élire le Président de la République, les Députés et les Maires. La jeunesse ne voudrait pas être en marge de ce rendez-vous politique.

Cette jeunesse apprend apprend ça et là, l'éventualité d'une rencontre qui s'organiserait à Paris aux soins du Président français Emmanuel Macron, entre messieurs Ali Bongo Ondimba, Président de la République gabonaise et Jean Ping, "Président élu". Par le biais d'Emmanuel Ombana, Jeune et Citoyen impliqué de la République gabonaise, elle adresse une lettre ouverte à son "homonyme Emmanuel Macron, Chef de l'Etat français.

Libreville, le 12 juin 2023

Lettre Ouverte à Monsieur Emmanuel Macron, Président de la République française.

Objet : Appel au respect et à l'application de la Convention 2250 des Nations - Unies dans la tentative de résolution des conflits entre messieurs Ali Bongo Ondimba, Président de la République gabonaise et Jean Ping, "Président élu".

Monsieur le Président de la République,

En tant que jeune et citoyen impliqué de la République gabonaise, j'ai l'honneur de solliciter votre attention sur des faits concernant le spectre de l'éventualité d'une rencontre qui s'organiserait à Paris à vos soins, entre messieurs Ali Bongo Ondimba, Président de la République gabonaise et Jean Ping, "Président élu", afin de tenter de les réconcilier et d'apaiser le climat morose actuel au Gabon et qui n'augure point des lendemains meilleurs.

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En effet, je lis depuis un moment à travers une certaine presse nationale et internationale, notamment dans les publications parues les 5 et 8 juin 2023 des journaux l'Aube, GMI et Jeune Afrique, qu'il se profilerait à l'horizon une rencontre entre ces deux acteurs politiques susmentionnés sous votre méditation pour tenter d'aboutir à une "Transition Politique" et sortir le Gabon de cette situation de crise qui perdure depuis l'élection présidentielle d'août 2016.

Monsieur le Président de la République, toute initiative de résolution d'un conflit est toujours la bienvenue et j'apprécie cette démarche sous réserve de la véracité de ces informations. Bien qu'appréciable comme démarche, je note plutôt une rencontre orientée sur la préservation des forts enjeux et intérêts économiques français au Gabon, qu'une tentative de réconciliation à quelques mois des élections générales, permettez-moi d'être un peu pessimiste et j'en ai le droit.

Si, par coup de génie diplomatique, ces informations venaient à s'officialiser, je vous invite respectueusement à respecter et faire appliquer la convention 2250 des Nations - Unies, pour le choix de la forme et les conditions de cette rencontre, particulièrement sur son caractère inclusif et en l'occurrence, celui des jeunes. Et oui, les jeunes, Monsieur le Président de la République et encore les jeunes.

Pour rappel, les jeunes au Gabon représentent environ 70% de la population gabonaise, et les jeunes font partie des premières victimes de la radicalisation et des conflits. Leur participation à la prévention et au règlement des différends est donc essentielle à l'instauration d'une paix durable.

Ne pas les inclure dans la forme et les conditions de ladite rencontre, serait une violation de la résolution 2250 du Conseil de Sécurité de l'ONU, adoptée en 2015, et qui énonce entre autres, les engagements internationaux en faveur des jeunes, de la paix et de la sécurité.

Sur un tout autre registre, Monsieur le Président de la République, et s'agissant des bases militaires françaises installées en Afrique, vous disiez au Sommet Afrique - France organisé par votre propre chef, le vendredi 8 octobre 2021 à Montpellier, avec la Société Civile Africaine, que :

- " la présence des bases militaires françaises n'est pas là pour soutenir tel ou tel régime... !"

- " la France n'a de militaires que dans les pays souverains qui lui demandent de l'aide pour lutter contre le terrorisme...!"

- "Ce que je veux, c'est qu'on retire les bases militaires le plus vite possible... !"

Si on s'en tient à vos propos, aux principes et critères de classification des pays en proie du terrorisme et de l'installation des bases militaires françaises, pour prendre le cas du Gabon mon pays, à quand le retrait de la base militaire française au Gabon serait - il envisagé ?

Par la présence, devrais-je comprendre par là que le Gabon serait en proie au terrorisme ? Et de quel terrorisme parle t-on, du terrorisme politique et économique impérialisme ou bien de celui qui renvoie même au sens propre du terme "terrorisme".

Je réfléchissais à haute voix pour tenter de mieux comprendre les enjeux du Sommet Afrique - France et faire un parallèle avec ceux de la rencontre de réconciliation de nos deux acteurs politiques.

C'est donc dans cette optique d'égalité, de justice, d'équité et de mixité sociale que j'ai l'honneur de solliciter votre action afin de faire respecter et appliquer la Convention 2250 des Nations - Unies dans cette rencontre.

Dans la perspective d'une suite favorable, je vous prie d'agréer, Monsieur le Président de la République, l'expression de ma plus haute considération.

Emmanuel OMBANA

Jeune et Citoyen impliqué de la République gabonaise

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