Cameroun: Tensions internes grandissantes au sein du parti MRC

Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto traverse depuis plusieurs semaines une crise et des divisions en interne qui se caractérisent par des démissions en cascade, voire des exclusions du parti. L'autorité de Maurice Kamto, considéré comme le leader de l'opposition et arrivé deuxième lors de la dernière élection présidentielle, est, elle aussi, de plus en plus contestée. Certains de ses camardes n'hésitent plus à le défier. Explications.

La dernière crise en date au sein du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) se cristallise autour de Richard Tamfu. Il est reproché à cet avocat, membre du directoire du MRC, des propos discourtois à l'encontre du leader du parti, Maurice Kamto.

Richard Tamfu estime que l'actuel président, qui aura 71 ans en 2025, sera comme Paul Biya assez vieux pour porter les chances du MRC à la prochaine élection présidentielle. Crime de lèse-majesté, s'indignent les plus fidèles partisans de Maurice Kamto.

« Nous ne pouvons pas sanctionner Richard Tamfu parce qu'il a exprimé une opinion »

Une indignation que dénonce Michèle Ndoki, l'une des vice-présidentes du MRC, qui y voit un déficit de démocratie en interne : « Si nous avons tant combattu et continuons à combattre l'ostracisme et la répression à l'extérieur de notre formation politique parce que nous voulons vivre la liberté d'opinion, nous ne pouvons pas à l'intérieur de notre formation politique sanctionner quelqu'un comme Richard Tamfu parce qu'il a exprimé une opinion. C'est ce que nous combattons et si nous le combattons à l'extérieur, nous le combattons à l'intérieur de notre formation politique. »

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Le cas Richard Tamfu est loin d'être isolé. Ces derniers mois, plusieurs cadres ont quitté le navire MRC, certains allant jusqu'à rejoindre les rangs du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC). Et désormais, c'est le fauteuil même de Maurice Kamto, comme président du parti qui est lorgné par ses camarades.

« Bien sûr que je demeure candidate à la présidence du Mouvement pour la reconnaissance du Cameroun, souligne Michèle Ndoki. Aucune manoeuvre d'intimidation ne nous fera changer d'avis ». Ces dissensions sont néanmoins tempérées par la direction du parti qui y voit un signe de la vitalité du MRC.

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