Retour en force des rançonneurs à Manakana Tsaratanàna. Pour la troisième fois, une famille est prise pour cible. Une somme colossale est réclamée.
La crainte s' installe à Tsaratanàna. En fin de semaine, une escouade de ravisseurs a fait parler d'elle à Ambohidraina Manakana Tsaratanàna. Les kidnappeurs n'ont rien dérobé mais ont enlevé une mère de famille et sa fille. Après le rapt, les malfaiteurs sont entrés en contact avec les proches des captives pour réclamer une forte rançon.
«C'est la troisième fois que nous sommes victimes des rançonneurs. À chaque fois, la somme revendiquée par les malfaiteurs s'élève à des millions d'ariary. Il ne nous reste plus rien », confie d'un ton terrifié un membre de la famille. À l'entendre, il a fallu à chaque fois verser des sommes colossales aux bandits mais cette fois-ci, il ne leur resterait plus rien.
Après une accalmie suite au décès du ravisseur notoire Iarisy et de certains membres de sa bande, une reprise des enlèvements plonge dans la peur les agglomérations du district de Tsaratanàna. De source auprès des autorités locales, l'emplacement géographique de la commune rurale de Manakana la fige dans une plaque tournante des actes de banditisme. En effet, elle est située dans une zone tampon entre les districts de Mananjary, Ankazobe, Anjozorobe et Maevatanana, où s'inter-croisent les tracés de fuite des bandits écument ces plateaux et vallées enfouis.
Force de frappe
Vu l'étendue du territoire, son verrouillage par les unités et démembrements territoriaux des forces de défense et de sécurité déjà existants serait aléatoire. La mise en place de camp de forces spéciales à l'instar de l'Unité Spéciale Anti-Dahalo (USAD) au milieu du plateau de Mahabo dans les hautes herbes de Betroka est sollicité.
En effet, la mise en place de cette unité d'élites, dont le camp est sécurisé par un char blindé a permis de diminuer de plusieurs crans les sévices des dahalo dans le triangle du grand banditisme entre les région Androy, Anôsy , Atsimo Antsinanana et Ihorombe. Vu la similarité géographique et situationnelle, l'implantation d'une pareille force de frappe dans le plateau de Manakana est vivement souhaitée. Jusqu'à hier soir, les deux otages étaient encore entre les griffes des dahalo. Du renfort militaire a été en revanche dépêché sur place.