Madagascar: Sommet de l'OIT - La justice sociale au centre des débats

Le sommet du monde du travail de l'OIT démarre aujourd'hui. Conduite par le Président Andry Rajoelina, la délégation malgache compte marquer l'évènement pour la ratification de quatre conventions.

Justice sociale pour tous. C'est le thème du sommet du monde de l'Organisation internationale du travail (OIT). Un rendez-vous qui démarre aujourd'hui à Genève, Suisse. Madagascar sera de la partie, avec une délégation conduite par Andry Rajoelina, président de la République. Selon les explications, la présence du locataire d'Iavoloha à Genève est une réponse à l'invitation de Gilbert F. Houngbo, directeur général de l'OIT. À l'instar d'Antonio Guterres, secrétaire général des Nations Unies, Andry Rajoelina sera un des orateurs durant le sommet.

Sa prise de parole est programmée pour demain. En tout, dix-sept chefs d'État et de gouvernement seront présents à cet événement. "Les participants discuteront des politiques et des actions susceptibles de faire progresser la justice sociale et du rôle clé de la justice sociale dans la création d'un monde plus durable et plus équitable", indique l'OIT sur son site web. Du côté malgache, le discours présidentiel sera accompagné d'une traduction en actes.

Madagascar, par le biais du chef de l'État, déposera officiellement les instruments de ratification et signera les actes de ratification de quatre conventions, notamment celles sur la santé et la sécurité au travail. Il s'agit de la convention 155, qui établit les bases de la notion de sécurité et santé des travailleurs, de la convention 161 portant sur les services de santé au travail, et la convention 187 qui complète les deux premières et qui prévoit la mise en place de cadre promotionnel pour la sécurité et la santé au travail. La quatrième convention que la Grande île va ratifier à Genève concerne les conditions de travail des gens de la mer.

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Coalition mondiale

Durant une interview, la semaine dernière, Coffi Agossou, directeur Bureau de pays de l'OIT, a souligné que "(...) l'année dernière, lors de la Conférence internationale du travail, les États membres avaient adopté la sécurité et la santé au travail comme droit fondamental de travail". Il a souligné l'engagement de Madagascar dans la quête de meilleures conditions pour les travailleurs. "(...) sur le plan juridique, c'est l'année dernière que la sécurité et la santé au travail sont devenues un droit fondamental.

Douze mois après, Madagascar est déjà prêt à ratifier les conventions fondamentales qui sont liées à ce principe", affirme Coffi Agossou. Les projets de loi relatifs aux quatre conventions à ratifier à Genève ont été adoptés par les deux Chambres parlementaires la semaine dernière. Sur sa lancée, le représentant résident de l'OIT a ajouté, "le président de la République a la ferme volonté de travailler pour que les inégalités à Madagascar soient réduites. Cela est démontré par sa présence à Genève, mais également sur les actions que nous observons sur le terrain en tant qu'OIT".

Même ton du côté de la présidence de la République, qui affirme que "la participation de la délégation malgache à cet événement témoigne de l'importance de ce sujet aux yeux du Président Andry Rajoelina (...)". La mise en oeuvre du Velirano présidentiel qui a pour objectif "l'emploi décent pour tous" est ainsi mise en avant. Dans ce sens, il est souligné que "le pays figure même parmi les rares qui mettent en oeuvre le projet "Vision zéro fund" (VZF), par l'OIT, dont l'objectif est d'atteindre zéro décès, zéro maladie et zéro accident au travail".

Sur le plan global, l'objectif du sommet de Genève est de mettre en place ce contrat social mondial pour la justice sociale. Comme indiqué par Coffi Agossou, l'OIT compte alors mettre en place "une coalition mondiale pour la justice sociale", durant les deux jours de sommet. Le directeur Bureau de pays de l'OIT explique, "l'objectif principal de cette coalition mondiale pour la justice sociale est d'abord de renforcer la solidarité mondiale. Ensuite, d'améliorer la cohérence des politiques pour pouvoir déboucher sur des mesures, et également des investissements afin de réduire les inégalités et de mieux promouvoir le travail décent".

Outre les États et les acteurs du monde du travail, cette coalition veut également impliquer les institutions financières que sont la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI). "L'autre avantage de la coalition est la promotion de la protection sociale. (...) L'un des objectifs de la coalition mondiale pour la justice sociale est de promouvoir, faciliter à un plus grand nombre de populations, qu'elles soient en milieu rural, ou dans le secteur informel, d'avoir accès à la protection sociale", ajoute Coffi Agossou.

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