Sénégal: Amadou Ba plaide pour une fiscalité plus juste dans le secteur extractif

- Le Premier ministre sénégalais Amadou Ba a invité, mardi, à Dakar, l'industrie extractive à payer sa juste part d'impôts dans les localités où elle réalise ses bénéfices.

Amadou Ba a fait ce plaidoyer lors de la cérémonie d'ouverture de la neuvième conférence mondiale de l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) qui se tient à Dakar pendant deux jours (13 et 14 juin).

La cérémonie d'ouverture s'est déroulée en présence de la présidente du conseil d'administration de l'ITIE, Hélène Clark, du fondateur de Transparency international et premier PCA de l'ITIE Peter EIGEN ainsi que d'autres personnalités dont le Premier ministre de la République islamique de Mauritanie Mouhamed Ould Bilal

Le thème de cette édition qui coïncide avec le 20e anniversaire de la naissance de l'ITIE porte notamment sur le thème de la transparence dans la transition.

"Nul n'est besoin d'insister outre mesure sur l'importance stratégique des industries extractives comme levier de développement économique et social," a d'emblée fait remarquer le Premier ministre.

Amadou Ba a relevé que lorsqu'elles sont exploitées de façon responsable et conforme aux exigences de l'ITIE, "les industries extractives contribuent à la croissance des pays et à la prospérité des peuples en améliorant leurs conditions de vie".

%

A l'inverse, a-t-il fait observer, "ces industries peuvent engendrer des dérives, voire constituer des facteurs d'instabilité pour les pays et d'appauvrissement des populations".

Dans cette perspective Amadou Ba a insisté sur la nécessité pour l'entreprise extractive de "payer sa juste part d'impôts dans les localités où ses bénéfices sont réalisés".

Il a parlé d'une "manne financière" énorme qui pourrait contribuer à financer l'économie des pays en développement et africains en particulier.

"La faible rémunération des ressources minérales des pays en développement, africains en particulier, combinée aux congés fiscaux abusifs, à l'évasion et à l'optimisation fiscales, privent nos pays d'importantes ressources qui auraient pu largement contribuer au financement de leur développement", a encore fait remarquer le Premier ministre.

Amadou Ba a invité à impulser une telle dynamique pour "coller à l'esprit de justice et de transparence que prône l'ITIE".

En cela, il est d'avis qu'il ne peut y avoir "d'avantages mutuellement bénéfiques" quand ceux qui ont plus gagnent toujours plus, et ceux qui ont moins perdent toujours plus.

Le Premier ministre a par ailleurs salué les principes qui fondent l'ITIE dont la divulgation d'une information crédible en vue de favoriser le dialogue et la confiance entre les parties prenantes.

A cet effet, il a réaffirmé "l'attachement" du Sénégal à la mise en oeuvre effective des normes de l'ITIE depuis son adhésion à la plateforme en 2013.

Il a indiqué que le Sénégal continuera de "s'inspirer des premières pratiques qui se font ailleurs dans l'industrie extractive", citant des mesures incitatives mises en place par le gouvernement dans la gouvernance des industries extractives.

M. Ba a notamment fait allusion à la révision du code pétrolier et minier, la loi sur le contenu local pour accompagner le secteur privé national.

Il a également présenté aux participants l'option du Sénégal de modifier son code général des impôts et la création d'un registre des bénéficiaires effectifs.

Le Premier ministre a toutefois invité l'ITIE à davantage réfléchir sur le paradoxe faisant de l'Afrique le "réservoir" de matières premières qu'elle cède par moments à bas prix, et qui transformées, lui seront revendues à des prix exorbitants.

Se félicitant de la présence de son homologue de la République islamique de Mauritanie Mouhamed Ould Bilal, Amadou Ba a déclaré que la présence de l'autorité mauritanienne "illustre parfaitement notre volonté partagée de renforcer nos liens bilatéraux et de favoriser une coopération étroite".

"'En travaillant main dans la main, nous ouvrons la voie à une exploitation responsable et équitable des ressources naturelles de notre région", a-t-il poursuivi.

Le Premier ministre de la République islamique de Mauritanie, Mouhamed Ould Bilal, s'est réjoui de la décision des gouvernements sénégalais et mauritanien de s'engager dans une future exploitation pétrolière et gazière.

"Cette clairvoyance de nos deux présidents offre un exemple d'intégration africaine et participera à une exploitation respectueuse de l'environnent et du développement durable", a salué le chef du gouvernement mauritanien.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.