Afrique de l'Est: Retrait de la force de l'EAC - Une délégation du Président kenyan attendue à Kinshasa dans les prochains jours

Les troupes de l'EAC achèvent leur nouveau mandat au mois de septembre prochain. Le Kenya qui dispose du plus gros contingent se prépare déjà à son retrait. Une délégation envoyée par le président kenyan William Ruto, est attendue à Kinshasa dans les prochains jours.

Le premier mandat de cette force régionale a expiré sur un ton des critiques étant donné que les troupes déployées sur le terrain n'ont pas empêché l'avancée du M23 qui s'est emparée de plusieurs agglomérations. Des voix se sont élevées même pour réclamer le départ de cette force.

Pendant ce temps, les troupes de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) s'annoncent pour prendre la relève. Les pays de l'Afrique australe ont accepté de déployer des forces pour aider à faire face à la violence dans l'Est du pays, où des groupes armés terrorisent les civils depuis des décennies.

Un sommet spécial de la SADC a eu à regrouper 16 pays pour ce déploiement en vue de restaurer la paix et la sécurité à l'Est de la RDC. Le nombre de soldats à mobiliser ainsi que le calendrier du déploiement restent à préciser. Un sommet de chefs d'Etat devra se tenir le 24 juin prochain à Luanda pour en déterminer les modalités.

En attendant, les troupes de trois pays de la SADC - l'Afrique du Sud, la Tanzanie et le Malawi - opèrent déjà dans l'Est de la RDC depuis 2013 sous l'égide de la MONUSCO.

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L'an 1 de l'occupation de Bunagana

13 juin 2022- 13 juin 2023, cela fait exactement une année depuis que la cité frontalière de Bunagana, dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu, est tombée entre les mains des rebelles du M23 après des violents combats contre les forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). Facilité par la partie ougandaise, les rebelles avaient totalement occupé cette grande cité, plus importante du Nord-Kivu, vu qu'elle relie la RDC à l'Ouganda.

L'ONG Human Rights Watch a, dans une publication relayée ce mardi 13 juin 2023 sur son site internet, documenté les exactions commises par le mouvement terroristes du M23 sur le sol congolais. Elle révèle que, depuis la fin de l'année 2022, les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda ont perpétré des exécutions illégales, des viols et d'autres crimes de guerre manifestes dans l'Est de la République démocratique du Congo.

« Des attaques par armes explosives menées dans des zones habitées de la province du Nord-Kivu ont tué et blessé des civils, endommagé des infrastructures et exacerbé une crise humanitaire déjà catastrophique. Des groupes armés opposés au M23 ont également commis des viols », précise HRW.

L'armée rwandaise, ajoute-t-elle, a déployé des troupes dans l'Est de la RDC pour fournir un soutien militaire direct au M23, l'aidant à étendre son contrôle sur le territoire de Rutshuru ainsi que sur le territoire de Masisi voisin.

Le Conseil de sécurité des Nations Unies devrait ajouter les dirigeants du M23, ainsi que les responsables rwandais qui soutiennent ce groupe armé responsable d'abus, à la liste des cibles des sanctions du Conseil.

D'après les affirmations de Clémentine de Montjoye, chercheuse au sein de la division Afrique à Human Rights Watch, citée par la même source, les meurtres et viols commis sans relâche par le M23 sont favorisés par le soutien militaire que les commandants rwandais apportent au groupe armé rebelle.

Clémentine de Montjoye ajouté que, la RDC et le Rwanda ont tous deux l'obligation de traduire en justice les commandants du M23 pour leurs crimes, ainsi que tout responsable rwandais qui les soutient.

Pour rappel, le mouvement du 23 mars (M23) est aussi composé des soldats qui ont pris part à une mutinerie au sein des Fortes Armées de la République démocratique du Congo, en 2012. Les hauts gradés de ce mouvement terroristes ont un passif bien connu de graves abus commis contre des civils.

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