Togo: Artistes kabyè, les oubliés de la République

On aime les Kabyè que pour les folklores politiques.

Ça fait depuis quelques années que j'ai décidé d'explorer les sonorités musicales traditionnelles du peuple Kabyè.

Quand vous écoutez les sonorités lors des fêtes, funérailles ou les chansons d'un artiste du peuple Kabyè ; vous vous évadez avant de revenir.

Souvent pour savourer les bonnes musiques du pays Kabyè, je vais dans un Tchapalodrom ( lieu de vente de boisson locale appelé Tchoukoutou ).

Non seulement il y a de la musique, mais autour de la boisson avec les calebasses en main , c'est tout un espace de débat.

Nous avons des milliardaires qui viennent de la région de Kara.

Les fils et filles du Kara au côté du parti au pouvoir, occupent des postes qui leur permettent de mener une vie de seigneur.

Pendant l'Evala, toute l'administration togolaise se déplace pour les festivités. Nous nous rappelons du temps de Gnassingbé Eyadéma.

Même aujourd'hui, ils se servent d'Evala pour faire croire qu'ils s'intéressent à la tradition culturelle du pays Kabyè.

Après les 56 ans du contrôle social avec tout cela pour la fête d'Evala . Ils n'ont pas pu mettre en place un sport national de lutte.

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Ils n'ont pas pu donner les moyens aux jeunes lutteurs Kabyè de participer aux championnats en Afrique.

La lutte d'Evala est cantonnée dans sa forme traditionnelle comme simple rite initiatique.

Alors qu'aujourd'hui, certains sports connus actuellement, sont des faits de tradition d'un peuple. Mais les gens ont travaillé sur ça pour qu'ils deviennent national ou mondial.

J'écoute la musique : « AIMONS NOUS VIVANT » de l'artiste GRIOT WARO

Je l'ai écouté plusieurs fois. Le message véhiculé, la sonorité utilisée, wawooo...

Je tombe sur les réseaux sociaux, j'observe la flûte nigériane, qui fait fureur. La tendance actuelle, c'est la sonorité de la flûte traditionnelle nigériane.

Allons écouter les différentes sonorités de la flûte nigériane.

Maintenant écoutons la chanson « AIMONS-NOUS VIVANT » du frère. Nous n'avons rien à envier des nigérians.

Quand vous observez l'instrument de musique joué par l'artiste GRIOT WARO et le comparer à ce que DJ CONGÉLATEUR jouait dans son village.

Vous avez envie de pleurer pour nos frères et soeurs artistes qui veulent faire connaître notre culture.

DJ CONGÉLATEUR a des milliers ou millions de vues . Un tour sur la chaîne Youtube de l'artiste GRIOT WARO en dit long sur l'importance que nous accordons aux artistes qui veulent faire connaître notre culture .

Quand je repasse le communiqué du ministre qui se plaint de la propagande des chansons obscènes.

Nous nous disons : « est-ce que le ministre a besoin de sortir ce communiqué ? »

Si on veut faire valoir des messages humains dans les chansons.

Si on veut faire connaître les sonorités musicales du Togo au monde entier.

Le ministre n'a pas besoin de sortir un communiqué pour menacer un artiste.

Il suffit simplement d'initier des projets culturels où il faut mettre plus de lumière sur les artistes qui parlent des vécus quotidiens, utilisent les sonorités de nos différentes cultures.

Non seulement, il faut mettre la lumière sur eux.

Le ministère doit trouver un moyen pour renforcer les talents des artistes traditionnels pour voir comment ils peuvent introduire nos sonorités musicales traditionnelles dans la modernité.

Les artistes qui ont produit des sonorités musicales traditionnelles, le ministère de la culture doit les chercher. Et il doit mettre en place un programme pour changer leur condition de vie .

Beaucoup de nos frères, soeurs artistes qui ont produit des sonorités musicales traditionnelles qui vont être utilisés d'une manière ou d'une autre par une génération consciente vivent dans la précarité totale.

Une maison, voiture, salaire à la fin du mois jusqu'à leur départ sur cette terre vont amener les jeunes à s'intéresser à la musique véritable.

Et ils vont chercher à dire des choses dans leur chanson qui peuvent traverser le temps.

Monsieur le ministre, saisissez l'occasion pendant l'Evala de 2023 pour récompenser les frères et soeurs qui ont produit des chansons pour faire valoir les sonorités du pays Kabyè.

Dans beaucoup de leur chanson il y des messages pour nourrir l'âme humaine, récompensez les avec une somme conséquente.

Faites un documentaire sur eux.

Une soirée spéciale culturelle doit se faire uniquement avec les artistes qui ont pour matière première la sonorité traditionnelle.

Commencez ce projet culturel à Kara et répandez ça dans toutes les régions ; vous allez voir que les jeunes d'aujourd'hui qui chantent du n'importe quoi pour juste apparaître sur les réseaux sociaux ; vont nous sortir des choses qui vont nous étonner.

Confucius disait : « Si vous voulez connaître le degré de civilisation d'un peuple, écoutez sa musique » .

La musique urbaine aujourd'hui n'est que le fruit des 56 ans du contrôle social du clan Gnassingbé et le travail du ministère de la culture du Togo.

Monsieur le ministre, ce que vous dénoncez aujourd'hui, c'est l'échec du département du ministère de la culture.

Quand la culture est utilisée pour faire la propagande d'une personne au lieu de libérer le génie créateur de l'Homme , le résultat, c'est la civilisation décadente qu'on peut récolter où les artistes s'époumonent pour produire uniquement des chansons à connotation sexuelle vulgaire.

Lesquelles chansons sont répétées en boucle par les enfants dans les rues , les maisons.

Nous plaidons pour la valorisation de la culture Kabyè surtout sa sonorisation traditionnelle.

Nous sommes une génération de résultats positifs.

La victoire est la nôtre maintenant.

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