Afrique: Expulsion imminente - Le rêve mauricien vire au cauchemar pour un Congolais

«Ma famille est sous le choc»

Son nom : Omari. Il était venu à Maurice avec sa petite amie pensant y trouver un travail, dans un cadre idyllique. Mais il a «disparu» des radars et son frère, sans nouvelles, s'est mis à le chercher. Il a fini par contacter «l'express»...

Le désespoir étreint Jason Swedi, un Congolais qui cherche son frère Omari. Ce dernier était venu à Maurice au début du mois de janvier et gardait le contact avec sa famille, là-bas, au pays... Cependant, depuis lundi dernier, après avoir reçu un message troublant de la part de son frère, lui signalant que la police avait débarqué à son domicile pour une vérification, il est sans nouvelles. Le coeur lourd, Jason a frappé à de nombreuses portes avant de se tourner vers l'express, qui a pu lui fournir des informations... Et elles ne sont guère réjouissantes, malheureusement.

Le fait est qu'Omari et sa petite amie ont été appréhendés par les officiers de la Criminal Investigation Division de Grand-Baie. Les enquêteurs les soupçonnent d'être impliqués dans un cas de vol qui s'est produit quelques jours auparavant, alors que le couple nie toute implication. Qui plus est, lors de la fouille, les policiers ont constaté que leur permis de séjour d'un mois était expiré depuis février. Le couple congolais se trouvait donc en situation illégale à Maurice. Ils ont été placés en détention au centre de Piton.

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En apprenant la nouvelle, Jason Swedi a tenté de parler à un policier sur place, mais celuici lui a expliqué qu'il n'avait pas le droit de communiquer avec son frère. «Nous sommes dans une impasse, et l'inquiétude nous ronge. Nous sommes en proie à la psychose. Nous ne connaissons pas le fonctionnement du système policier mauricien, et nous ne savions pas vers qui nous tourner. Ma famille est sous le choc», confie Jason Swedi, la voix empreinte d'inquiétude.

Omari et sa copine étaient initialement venus à Maurice pour passer des vacances d'un mois, mais au fil de leur séjour, ils ont découvert les nombreuses opportunités qu'offrait l'île, «petit paradis» à leurs yeux. «Omari m'avait confié qu'il avait trouvé une activité lui permettant de subvenir à ses besoins à Maurice et qu'il avait décidé de rester», raconte Jason Swedi, totalement perdu. Il avoue ne pas comprendre ce qui s'est passé entre.

Alors que la famille d'Omari est au comble de l'angoisse, une source policière explique qu'après leur comparution en cour pour séjour illégal, les deux Congolais seront remis aux agents du Bureau des passeports et de l'immigration. Ils seront ensuite transférés au Chaland en attendant leur expulsion. Selon notre interlocuteur, cela se fera dans environ une semaine. Les deux Congolais seront inscrits sur la liste des «no landing» à Maurice, ce qui signifie tout bonnement qu'ils n'auront plus le droit de revenir sur l'île sans autorisation du bureau du Premier ministre...

Face à cette situation, Omari et sa petite amie peuvent se présenter seuls ou être assistés par un conseil (avocat ou toute personne de son choix). Leurs proches entament des démarches pour retenir les services d'un avocat à Maurice afin de s'assurer que ses droits soient respectés. «Si le prévenu n'a pas les moyens, il peut faire une demande d'aide juridictionnelle, et dans ce cas, c'est l'État qui prend en charge les frais de la procédure. Cependant, cette démarche peut prendre du temps. La famille peut également solliciter l'intervention du consulat», fait valoir un avocat. Qui souligne également que les Congolais ainsi que leurs familles ont le droit de prendre connaissance du dossier les concernant, afin de faire valoir leurs droits.

Ce qui est certain, c'est qu'ils seront expulsés et qu'ils n'auront plus le droit de revenir à Maurice...

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