Madagascar: Banque Centrale - L'affinage de l'or à peaufiner

La suite dans la sérénité de la constitution de la réserve nationale de l'or passera par un cap à franchir. L'adoption du projet de loi sur le blanchiment des capitaux. Un autre challenge.

Un bémol. Etouffé par le concert de louanges à la cérémonie d'ouverture des manifestations entrant dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de Banky foiben'i Madagasikara, BFM, avant-hier à son siège à Antaninarenina. Dans sa prise de parole, Aivo Andrianarivelo, gouverneur de la BFM, a « supplié » les élus du Parlement, deux vice-présidents du Sénat étaient au premier rang des invités, « d'adopter le projet de loi sur le blanchiment des capitaux ».

«Pour éviter que les partenaires dans l'affinage de l'or soupçonnent que Madagascar soit dans la liste grise » explique Aivo Andrianarivelo. Il est allé jusqu'à admettre « que sa personne est politiquement exposée par cette disposition mais il faudra s'y pencher ». En fait, il s'agit de la liste grise du Groupe d'action financière ou GAFI. Madagascar n'a satisfait que trois sur les 49 recommandations du GAFI.

Il serait donc utile sinon impératif d'amender la loi adoptée en 2018. Avec de nombreux rajouts dans ses articles. D'où l'insistance du gouverneur de la BFM sur cet aspect. Le Samifin a promis de s'y atteler. Pourtant, sur le plan administratif, les gouvernements successifs ont mis en place quatre entités devant lutter ensemble contre ces pratiques illicites incompatibles avec les orthodoxies financières internationales.

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Il s'agit du Bureau indépendant anti-corruption, Bianco, le Sampan-draharaha Malagasy hiadiana amin'ny Famotsiam-bola, Samifin, le Comité pour la sauvegarde de l'intégrité, CSI, et l'Agence de recouvrement des avoirs illicites, Arai. Des représentants de ces deux derniers viennent de suivre des formations de renforcement de capacités de haut niveau à ... Vienne. Des membres de la société civile et des simples citoyens n'ont pas été convaincus des résultats obtenus par ces organismes dans leurs bilans respectifs.

Transferts instantanés

Sur un volet plus technique, toujours dans son discours, Aivo Andrianarivelo a annoncé que « le switch national de paiement sera établi et devrait être opérationnel à compter de cette année. Il s'agit d'une plateforme nationale d'interopérabilité des paiements électroniques qui permettra de réaliser des transferts de fonds instantanés, de compte à compte, de banque à banque, sept jours sur sept et en continu.

L'objectif de la BFM est clair, l'inclusion et l'innovation financière ». Suivant le slogan de cette célébration du jubilé d'or qu'est « Résilience au coeur d'innovation ». Sur le chemin parcouru, il a cité quelques chiffres comparatifs. « Si en 1973, Madagascar n'a compté que trois banques, il en existe treize opérationnelles aujourd'hui. Le pays abrite aussi trois établissements financiers, treize institutions de microfinances, trois établissements de monnaie électronique et cinq entreprises d'assurance, une quarantaine d'établissements financiers à superviser par la Commission de supervision bancaire et financière ».

Le président de la République, Andry Rajoelina et son épouse, a, par la même occasion, procédé à la pose de la première pierre du futur bâtiment qui va être le nouveau siège de la BFM. Un immeuble de neuf niveaux, avec trois parkings de cent places pour voitures et motos, depuis le sous-sol, doté de salles de conférences, de sport, de réfectoire, respectant l'environnement. La BFM s'articule avec onze succursales territoriales et quatre louages avec la BOA. « Elle entend être indépendante dans l'avenir » prévoit Aivo Anndrianarivelo dans une estimation optimiste.

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