Madagascar: Marie-Chantal Uwanyiligira - 'L'économie digitale peut tirer la croissance'

La représentante résident de la Banque mondiale à Madagascar, Marie-Chantal Uwanyiligira qui s'apprête à quitter l'île le 29 juin prochain, a montré son enthousiasme face au développement du digital.

«La Banque mondiale pense que Madagascar a une opportunité unique avec l'économie digitale. Toutes les analyses et tous les diagnostics que nous avons faits montrent que l'économie digitale est un « right spot » pour Madagascar », a déclaré Marie-Chantal Uwanyiligira, représentante résident de la Banque mondiale à Madagascar, hier, à Alarobia. "C'est d'ailleurs une opportunité ouverte pour Madagascar lui permettant de diriger le continent", a-t-elle ajouté. Elle est très optimiste au fait que l'Afrique ne passe pas outre la révolution numérique.

D'ailleurs, la place du digital est centrale dans la stratégie quinquennale de la Banque. Elle n'a pas manqué de féliciter le gouvernement pour les initiatives et les réformes engagées dans le secteur des télécoms, en référence notamment au récent décret de libéralisation du secteur. « Aujourd'hui, on ne peut pas augmenter l'accès à l'Internet si on ne change pas le prix.

Cela permettra de rendre internet accessible à tout le monde ». L'économiste voit en cette décision un facteur de croissance. « Si on arrive à créer un écosystème, l'économie digitale peut tirer la croissance de Madagascar sans aucun doute », a renchéri Marie-Chantal Uwanyiligira. Ces réformes figurent d'ailleurs dans les recommandations de la Banque pour les actions prioritaires du gouvernement.

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Compétitivité

Marie-Chantal Uwanyiligira a soulevé un autre avantage du pays. « Je ne sais pas ce que vous leur donnez à manger, plaisante-t-elle, mais vous avez la capacité de ces jeunes à Madagascar (...) pour pouvoir produire dans le numérique, notamment les applications ». Le taux d'accès à l'internet est de 22 % à Madagascar, si le taux moyen en Afrique est de 33 %, chiffre qu'elle qualifie « d'assez extraordinaire ».

Avec la dynamique de la compétitivité qui influe sur le prix, « il y a de fortes chances que les centres d'appels se multiplient, que les jeunes développeurs rejoignent le secteur formel », a-t-elle soutenu. Selon les informations du ministère en charge du numérique, des discussions sont en cours avec les opérateurs, notamment sur la fixation du prix. « Nous avons pu aligner le prix du gigaoctet avec le prix moyen en Afrique, soit de 1 dollar.

Avec l'entrée en vigueur du décret sur la libéralisation, tous les opérateurs, traditionnels ou nouveaux entrants, pourront déployer la fibre optique », a indiqué Andry Rasoanaivo, Secrétaire général du ministère du Développement numérique, de la transformation digitale, des postes et télécommunications. Selon lui, le facteur de la rigidité du coût réside dans la difficulté de mutualisation des infrastructures des opérateurs, mutualisation qui est désormais possible avec les nouveaux textes.

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