Afrique: Réfugiés soudanais au Tchad - Le HCR décrit une situation alarmante

Les réfugiés du Soudan comme cette femme et son fils dans le camp de Borota au Tchad ne savent pas ce que l'avenir leur réserve

Le bureau du Haut commissariat des Nations unies au Tchad tire de nouveau la sonnette d'alarme à propos de la guerre au Soudan, un conflit qu'il a qualifié de «majeur» en Afrique. Le conflit a déjà fait plus de 500 000 réfugiés dont 124 000 recensés dans l'est du Tchad, alors que le flux des arrivées est désormais continue.

La représentante du HCR dans le pays, qui revient du terrain notamment de la ville de Adré, confirme les atrocités qui sont reportés par les réfugiés qui ne cessent d'arriver. Laura Lo Castro revient sur certains des témoignages frappants qu'elle a pu entendre.

« J'ai été vraiment touchée par le témoignage d'un homme arrivé dimanche qui disait qu'il était resté couché parmi les cadavres pendant deux jours pour se sauver. Et au bout de ces deux jours, quand il a vu qu'il n'y avait plus de militaires dans les alentours, il s'est levé et il a traversé la frontière. Et on lui a demandé : "mais là, votre famille, elle est où ?" Et il avait les larmes aux yeux, parce que la femme et les enfants sont restés derrière, mais il savait que s'il revenait à la maison pour les chercher, on l'aurait tué. Mais on a vu à la frontière aussi beaucoup de familles qui attendent parce qu'ils ont dû laisser les enfants derrière parce qu'ils n'avaient pas la force de continuer et les mamans avaient déjà d'autres enfants dans les bras. Il y avait aussi des vieillards, des personnes blessées abandonnées derrière, sans aucun soin. Effectivement, ils nous ont raconté des atrocités véritablement inénarrables et en plus, nous avons vu que parmi les personnes qui sont arrivées, il y a beaucoup de blessés, même des enfants. »

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L e gouvernement tchadien a demandé qu'ils soient éloignés de la frontière pour des raisons de sécurité. Ce travail a déjà commencé mais on en est encore qu'aux débuts, explique la représentante du HCR dans le pays.

« À nous, personnellement, ils ne nous ont pas vraiment donné de date d'échéance. Ils comprennent la difficulté. Pour l'instant, dans les camps existants, on a la place pour 90 000 réfugiés, donc on en a déplacé uniquement 20 000 parce que déplacer les réfugiés, ça veut dire qu'il faut créer des endroits dans lesquels on peut les déplacer. On a dû créer complètement deux camps de réfugiés et maintenant on est en train d'explorer un 3e camp de réfugié, qu'on doit aménager et donc il doit y avoir des abris. Il doit y avoir l'eau. Il doit y avoir l'assainissement nécessaire pour pouvoir les accueillir. Ici, il y a des camions très vieux, le HCR ne dispose pas, malheureusement de camions et donc c'est toute une logistique très difficile. Mais on a le gouvernement qui nous a mis à disposition 20 camions de plus, tout récemment à Adré. On a essayé de louer le plus que nous pouvons et de faciliter ces mouvements. Mais bien évidemment, on est conscient qu'on n'arrivera pas à transporter tout le monde d'ici là mi-juillet. »

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