Afrique: Sommet pour un nouveau pacte financier mondial - L'Afrique pose ses conditions

Coup d'envoi du sommet pour un nouveau pacte financier mondial, ce jour, à Paris. A l'instar d'autres pays africains, Madagascar, représenté par le président Andry Rajoelina, compte faire entendre sa voix et ses conditions.

Rien sur nous, sans nous. Un slogan mis en avant ces dernières années au sein du réseau panafricain pour dire à leurs partenaires financiers que toute démarche destinée aux pays africains devrait être concertée et correspondre aux besoins de ces pays et leur population. Une idée qui devrait guider la posture des États africains et insulaires qui seront de la partie au sommet pour un nouveau pacte financier mondial, à Paris, dont Madagascar.

La délégation malgache à Paris est conduite par Andry Rajoelina, président de la République. Il sera aux côtés d'une cinquantaine de Chefs d'État et de gouvernement, ainsi que des représentants de plus d'une centaine de pays, d'organisations internationales et d'organisations de la société civile. Antonio Guterres, secrétaire général des Nations Unies, ou encore les patrons de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), ainsi que la présidente de la Commission de l'Union européenne (CUE), seront également en frontline. Ce sommet est à l'initiative d'Emmanuel Macron, président français, après le sommet sur le climat (COP 27), à Sharm El Sheikh, en novembre. Un événement de deux jours qui démarre aujourd'hui.

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Comme indique le titre de ce rendez-vous de Paris, le but est de mettre en place un système de financement plus solidaire. Ceci, pour faciliter l'accès des pays vulnérables aux changements climatiques aux financements internationaux "pour leur permettre de mieux répondre aux défis climatiques". Des enjeux au-delà des questions climatiques sont également dans les têtes, notamment, la lutte contre la pauvreté.

Selon les explications, la réduction de l'espace fiscal et budgétaire au lendemain de la pandémie de la Covid-19 et la guerre en Ukraine, affectant la capacité à financer à l'accès des populations vulnérables aux services sociaux de base aurait conduit à l'organisation du sommet de Paris. Aussi, l'incitation des acteurs privés à investir plus sur ces axes sera un sujet majeur des échanges. "Redonner un espace budgétaire aux pays qui font face à des situations difficiles à court terme, notamment, les pays les plus endettés.

Favoriser le développement du secteur privé dans les pays à faible revenu. Encourager l'investissement dans les infrastructures vertes pour la transition énergétique dans les pays émergents et en développement. Mobiliser des financements innovants pour les pays vulnérables au changement climatique", sont des objectifs du sommet annoncés durant un webinaire, le 6 janvier.

Le Sud mérite mieux

Le site web focus2030.org, rapporte que le 6 janvier toujours, dans une déclaration, Catherine Colonna, ministre française de l'Europe et des affaires étrangères, "a fait savoir que le sommet viserait à bâtir un nouveau contrat entre le Nord et le Sud, afin de faciliter l'accès des pays vulnérables aux financements nécessaires pour faire face aux conséquences des crises récentes et futures". Une démarche sur laquelle la France compte se positionner comme fer de lance, de prime abord.

Dans cette idée d'un nouveau partenariat Nord-Sud, les pays africains et surtout ceux vulnérables aux conséquences des changements climatiques comptent bien changer la donne. Aussi, le nouveau système financier "plus réactif, plus solidaire et permettant de lutter contre les inégalités", doit être réellement construit "ensemble". Que les actions se décident ensemble et répondent réellement aux urgences et aux besoins des pays destinataires. Que "les pays du Sud méritent mieux que des miettes et des dettes".

La réforme de l'architecture économique mondiale voulue par le sommet de Paris devrait ainsi permettre de sortir de la spirale de la dette et de l'évasion fiscale. La garantie de financements adéquats, prévisibles, nouveaux et additionnels est également attendue. Pousser les pays les plus pollueurs à passer des verbes à l'acte est également dans le viseur.

Aussi, le fonds vert pour le climat et ses 100 milliards de dollars qui devaient être alloués aux pays victimes de la crise climatique depuis 2020, sera remis sur la table des discussions. Six tables rondes sont à l'affiche du sommet pour le nouveau pacte financier mondial. Le président Andry Rajoelina prend part à deux tables rondes et y tiendra des allocutions. La première est sur le thème: "Renforcer le rôle du secteur privé pour relever les défis du développement et du climat par la transformation des systèmes alimentaires".

L'expérience malgache sur le renforcement du rôle du secteur privé pour relever les défis du développement et du climat par la transformation des systèmes alimentaires devrait être soulignée durant la prise de parole du locataire d'Iavoloha. L'Alliance pour les infrastructures vertes en Afrique sera au centre des débats de la deuxième table ronde à laquelle participera Madagascar. En marge du sommet sur le nouveau pacte financier mondial, des rencontres bilatérales sont au programme du président de la République.

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