Congo-Kinshasa: Hydrocarbures - Une nouvelle augmentation du prix du super envisagée

Le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, a dressé, le 21 juin, le bilan à mi-parcours de ses engagements pris lors de la présentation des douze batailles du programme d'action du gouvernement en 2021 devant la représentation nationale.

Le Premier ministre a annoncé quelques mesures dont une possible augmentation du prix du super à la pompe. Les prix du carburant, a-t-il expliqué, ont connu au début de cette année une légère augmentation de 5%. La République du Congo, qui est en programme avec le Fonds monétaire international (FMI), envisage une nouvelle augmentation, mais cette fois-ci de l'essence seulement. « Nous venons d'obtenir du FMI de nous laisser à la limite augmenter d'abord le prix du super, parce que l'essence profite aux nantis.

Le FMI est en train de se demander pourquoi nous sommes différents des autres pays de la sous-région alors que cela est conforme aux règles communautaires de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cémac) », a annoncé le chef du gouvernement. Il a précisé qu'il s'agit d'une exigence de cette institution de Breton Woods qu'il faut respecter dans le cadre des engagements pris aux fins de rétablir les équilibres macroéconomiques du pays.

A travers cette exigence, le FMI voudrait que l'Etat congolais supprime ou réduise les subventions des produits pétroliers et dans le domaine de l'électricité, estimées à 300 milliards FCFA. Ces dividendes permettraient aux pouvoirs publics d'investir dans d'autres domaines ayant un impact direct sur la population tels que la santé, l'éducation et l'assainissement dans les grandes villes. Selon Anatole Collinet Makosso, les 5% de la première augmentation du prix du carburant ont, entre autres, servi à l'aménagement des voiries urbaines à Brazzaville et Pointe-Noire, ainsi qu'à l'accélération des travaux de réhabilitation du centre d'accueil des jeunes en conflit avec la loi d'Aubeville, dans le département de la Bouenza.

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Pour éviter l'augmentation du prix de la course de taxi, le gouvernement entend rendre opérationnelle la Société de transport public urbain (STPU). « Nous devons rendre viable le transport public urbain. Le ministre d'Etat, Jean Jacques Bouya, est en Inde où il a rencontré les partenaires d'Exim Bank avec lesquels nous avions un accord de prêt. En effet, cet accord nous a permis de créer la STPU à Brazzaville et à Pointe-Noire, mais le financement n'avait pas été libéré en totalité. Nous venons de le réactiver pour nous permettre de relancer la Société de transport urbain », a assuré le chef du gouvernement.

Des accords trouvés avec Glengore et Trafigura

S'agissant du rétablissement de la confiance avec les autres bailleurs et partenaires, le Premier ministre a annoncé la restructuration de la dette publique vis-à-vis des traders, notamment Glengore et Trafigura, après, a-t-il dit, des âpres négociations. Le pays a, de même, retrouvé sa crédibilité auprès de certains partenaires comme la Banque africaine de développement, l'Agence française de développement dont les crédits étaient gelés par manque de confiance.

Parlant de la première bataille relative à la santé, Anatole Colline Makosso s'est félicité du fait que beaucoup d'engagements ont été concrétisés. En effet, après avoir vaincu la pandémie de covid-19, amélioré des plateaux techniques dans certains hôpitaux, achevé et équipé les hôpitaux généraux de Djiri à Brazzaville et de Ngoyo à Pointe-Noire, le gouvernement va procéder à leur mise à niveau.

Le but étant de permettre à ces deux formations sanitaires de recevoir les malades atteints de formes graves de cancer et de faire la dialyse. Car, selon lui, le cancer est l'une des principales causes des évacuations sanitaires au Congo. En parallèle de la remise à niveau de ces deux structures sanitaires, l'Etat procédera à la finition des travaux de construction des hôpitaux généraux de Ouesso, dans la Sangha, et de Sibiti, dans la Lékoumou.

Concernant la dette publique, le Premier ministre a rappelé qu'elle est passée de 108 à 110% du produit intérieur brut, il y a quelques années, à environ 91% aujourd'hui. Ceci grâce à la rigueur dans la gestion de la dépense publique et le paiement de la dette extérieure comme intérieure, la discipline budgétaire, l'amélioration des recettes pétrolières.

« La discipline budgétaire, l'ensemble des mesures que nous nous sommes imposées nous ont permis de liquider petit à petit cette dette extérieure, de rétablir la confiance avec l'ensemble des partenaires ; de rendre la dette publique soutenable. Elle ne l'est pas encore, mais elle est quand même viable parce que l'objectif est de la ramener au moins à 70% et respecter le critère de convergence de la Cémac. C'est le pari, mais le fait de la ramener de près de 110% à 91%, en temps-ci, c'est un acte assez fort », a-t-il laissé entendre.

Résumant les trois premières batailles du plan d'action du gouvernement, Anatole Collinet Makosso a conclu que quatorze engagements ont été acquis, sept sont en cours d'acquisition et trois restent encore à réaliser. Il s'agit précisément de la construction des barrages de Sounda et de Chollet, ainsi que du pont route rail Kinshasa-Brazzaville.

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