Congo-Kinshasa: La patrouille financière de l'IGF incomprise

Depuis un certain temps, les Congolais en général et les gestionnaires des entreprises publiques ainsi que toute personne ou entreprise à qui l'on remet l'argent public pour gestion, se sont habitués avec le vocable « patrouille financière». Cette patrouille dite financière n'est pas à confondre avec une recherche de l'argent en divagation comme l'on recherche des inciviques ou personnes qui se promènent tard dans la nuit par les forces de l'ordre.

Ici, c'est un cheminement pas à pas entre les inspecteurs des finances et les gestionnaires de l'argent public. Ceci veut clairement dire qu'une fois l'Etat congolais vous donne de l'argent pour l' exécution d'une tâche donnée, directement, avant même d'utiliser un seul billet, les inspecteurs des finances sont avec vous pour un cheminement pas à pas. Ce qui peut avoir comme conséquence directe et positive, l'affectation de la somme à la tâche indiquée .

Démarche qui cadre avec le contrôle à priori reconnu à l'inspection générale des finances par les textes légaux qui la régissent. Mais, d'aucuns peuvent se demander pourquoi l'Inspection Générale des Finances ne peut-elle pas attendre l'exécution d'une tâche et faire son contrôle à posteriori. A cette préoccupation, la réponse est simple.

Certains contrôles à posteriori tendent à discréditer le travail très louable que fait Jules Alingete, Chef de service, en collaboration avec les inspecteurs des finances. Très souvent, l'IGF après enquête en cas de malversations financières,transmet le dossier aux autorités judiciaires.

%

Ces dernières mettent même la main sur l'incriminé et peuvent même le mettre en détention préventive. En toute indépendance, la justice arrive à instruire le dossier. Lors de cette instruction, la même justice, au niveau du parquet, du tribunal ou de la cour,arrive à ordonner une mise en liberté provisoire voire des acquittements. Le dernier cas en date, est celui du dossier fonds COVID, où la justice a acquitté l'ancien ministre de la Santé.

Une fois acquitté, le concerné s'est attaqué à l'IGF pour soutenir que son Inspecteur Général était sous le dictée de certains lobbies politiques. Et pourtant, dans ce dossier sur les fonds destinés à la riposte contre le COVID ainsi que d'autres, l'IGF n'avait saisi la justice qu'après débat contradictoire entre elle et la personne ayant fait objet d'une enquête.

Débat contradictoire à huis clos qui se solde par la signature d'un procès-verbal signé non seulement contradictoirement mais aussi librement par toutes les parties. Ce qui veut dire que

lorsqu'un dossier est transmis à la justice, le concerné le sait déjà bien avant. Se mettre à vilipender l'Inspection Générale des Finances après une décision indépendante de la justice, est vraiment un manque d'honnêteté de la part des enquêtés qui, lors des confrontations,

reconnaissent les faits mais, par des manoeuvres non maîtrisées par l'IGF, se retrouvent blanchis par la justice.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.