Madagascar: Présidentielle - Rajoelina rassure les partenaires internationaux

Libre et transparente. Des paramètres que remplira la prochaine course à la magistrature suprême, assure Andry Rajoelina, président de la République. En tout cas, c'est ce que rapporte le communiqué de presse de l'institution présidentielle, publié mardi. La missive de la présidence de la République fait l'écho d'une réunion entre le chef de l'État et de hauts responsables étatiques, avec des représentants des Partenaires techniques et financiers (PTF), au palais d'État d'Iavoloha.

Un rendez-vous qui s'est tenu au lendemain de la célébration de la fête nationale. À s'en tenir au discours d'ouverture du Président, la rencontre a été l'occasion "de faire un tour d'horizon de ce qui a été fait, les efforts accomplis et ce qui reste à améliorer [s'agissant des actions étatiques]".

Le contexte politique étant, les préparatifs de l'élection présidentielle ont aussi fait partie des sujets discutés à Iavoloha, mardi. "Il [le Président] a ainsi tenu à rassurer la communauté internationale, quant à la tenue d'élections libres et transparentes", rapporte le communiqué de la présidence de la République. Pour bétonner ses dires, à s'en tenir à la missive toujours, "le chef de l'État sollicite l'envoi à Madagascar d'observateurs internationaux".

L'organisation d'une élection présidentielle "libre et transparente", est un crédo martelé par les responsables étatiques et aussi, par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Comme gage de la bonne foi étatique, Andry Rajoelina, lui-même, l'affirme de vive voix et "officiellement", en prenant à témoin la communauté internationale. Le chef de l'État a, en effet, déjà rencontré les PTF, le 24 avril, à Iavoloha.

%

Une réunion qui n'a pas fait l'objet d'une communication officielle, toutefois. La volonté étatique de montrer patte blanche est renchérie par l'invitation des observateurs électoraux internationaux. Ici encore, le locataire d'Iavoloha réaffirme de vive voix une décision du Conseil des ministres, le 1er février. Une observation qui prévaut pour tous les processus électoraux à venir, dont la présidentielle. Le Conseil des ministres élargit, par ailleurs, le mandat des observateurs électoraux aux préparatifs du vote. Il s'agit d'une première.

Basket fund

Le format habituel est, en effet, que l'observation électorale, sous réserve d'un agrément par la CENI, démarre au moment de la campagne électorale, ou quelques jours avant, jusqu'à la proclamation des résultats. À s'en tenir au communiqué de presse de la présidence de la République, le locataire d'Iavoloha a, du reste, rassuré les PTF sur la tenue de la course à la magistrature suprême, "cette année". Il n'y a, alors, plus rien à en redire sur la tenue de la présidentielle cette année.

L'officialisation du calendrier électoral proposé par la CENI, se fait attendre pourtant. Le gouvernement affirme que le délai légal de "quatre-vingt-dix jours au moins avant la date du scrutin", pour convoquer les électeurs à aller aux urnes sera tenu. La Commission électorale propose les dates du 9 novembre pour le premier tour et du 20 décembre pour le second tour de la présidentielle.

La proposition de la CENI sera entérinée par le gouvernement, assurent des sources concordantes. Quoi qu'il en soit, les acteurs nationaux et internationaux se calent tous sur ces deux dates. "Parmi les sujets évoqués lors de cette réunion figurait également la constitution du Basket fund par les partenaires techniques et financiers internationaux pour assurer la tenue des prochaines élections prévues cette année 2023", indique, par ailleurs, le communiqué de l'institution présidentielle.

La missive ajoute que "le président de la République a insisté sur le fait que le Basket fund est avant tout un geste de solidarité et de soutien envers les efforts démocratiques entrepris par Madagascar". Visiblement, le chef de l'État est monté au front pour mobiliser les PTF à verser leur contribution financière à l'organisation "des élections", au sein du "Basket fund".

L'ouverture de ce fonds commun qui sera géré par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a été annoncée durant le dialogue multi-acteurs, organisé par la CENI, le 22 juin. Le 8 mai, l'Union Européenne a fait part d'une intention de contribuer de façon "marginale", à ce fonds commun.

Emmanuel Macron, président français, a aussi "exprimé l'intérêt de la France à participer au Basket fund", lors de sa rencontre avec Andry Rajoelina, le 9 juin. Aucun PTF ne parle du montant de leur éventuelle contribution au "Basket fund", jusqu'ici. Pour l'État, vraisemblablement, ce fonds commun devrait, en priorité, être un renfort au budget nécessaire à l'organisation de la présidentielle. Sauf changement, l'État compte décaisser moins de 70 milliards d'ariary pour l'organisation de la course à la magistrature suprême.

C'est moins de la moitié des 143 milliards estimés par la CENI. En marge du dialogue du 22 juin, Natasha van Rijn, représentante résidente du PNUD, a précisé que le fonds ne concerne pas seulement la présidentielle, mais aussi les législatives et communales à venir, "et ne couvrira pas la totalité du coût des opérations électorales".

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.