Madagascar: Assemblée nationale - Le bureau permanent reste en place

La destitution d'une partie des membres du bureau permanent de la Chambre basse n'a pas abouti. La majorité des deux tiers, nécessaire, n'a pas été atteinte.

In extremis. Les trois membres du bureau permanent de l'Assemblée nationale visée par une tentative de destitution restent finalement en place. Les votes de destitution qui se sont déroulés dans la nuit d'hier n'ont pas atteint la majorité nécessaire pour les démettre du perchoir de cette institution. Jean Brunelle Razafintsiandraofa, vice-président au titre de la province de Fianarantsoa, Jean Jacques Rabenirina, vice-président au titre de la province de Toliara, et Maminiaina Solondraibe Rabenirina, questeur chargé de la bonne gouvernance, peuvent pousser un ouf de soulagement. À une vingtaine de voix près pour le premier et une dizaine de voix pour les deux autres, ils devaient faire les cartons et céder leur siège au perchoir à d'autres. Finalement, ceux qui ont voulu écarter ces trois députés du bureau permanent de la Chambre basse ne sont pas parvenus à leur fin. À l'issue des votes à bulletin secret qui ont démarré aux alentours de 21 heures 30, les scores ont été de 88 voix en faveur de la destitution du vice-président Rabenirina et 31 contre, 78 voix pour la destitution du vice-président Razafintsiandraofa et 38 contre et 89 voix pour la destitution du questeur Rabenirina et 31 contre. L'alinéa 2 de l'article 74 de la Constitution dispose, cependant, que la majorité des deux tiers des membres de l'institution de Tsimbazaza soit nécessaire pour destituer le bureau permanent ou certains de ses membres. Un score de 101 sur les cent-cinquante-et-un membres de l'Assemblée nationale était donc nécessaire pour démettre du perchoir les trois membres ciblés par la procédure de destitution.

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Révélateur

C'est sur cette disposition constitutionnelle que table la proposition de résolution portant destitution "certains membres", du bureau permanent de la Chambre basse, déposée mardi. Quatre députés ont été ciblés nommément par cet acte. Aux trois précités, s'ajoute Jean-Michel Henri, questeur chargé de l'administration et des finances. Pour des raisons inexpliquées jusqu'à l'heure, ce dernier a été écarté de l'équation lorsque les débats et les votes de destitution ont été engagés. À la place du questeur Jean Michel Henri, c'est le député Ahmad Mohamad, président de la commission des mines et des ressources stratégiques, qui a été destitué. Pour lui, la majorité simple a suffit pour le mettre sur la touche. À sa place, c'est désormais le député Tam Teon Ravonty qui préside désormais la commission précitée. L'alinéa 2 de l'article 74 de la Constitution ajoute, par ailleurs, que la destitution ne peut se faire que pour "motif grave". L'absentéisme, ou encore le non-accomplissement de leur fonction de vice-président de l'Assemblée nationale pour les provinces qui leur sont attribuées sont parmi les motifs soulevés dans la proposition de résolution de destitution.

Quoi qu'il en soit, l'échec de la tentative de destitution des trois membres du bureau permanent confirme les dires de Honoré Rasolonjatovo, vice-président de l'Assemblée nationale au titre de la province d'Antananarivo. "Les avis des députés de la majorité divergent sur plusieurs points, dont, cette tentative de destitution", a affirmé le député Rasolonjatovo, devant quelques journalistes, hier, en fin de matinée. Le groupe parlementaire IRD qui constitue la majorité à l'institution de Tsimbazaza table sur un effectif de cent dix députés toujours acquis à sa cause. À part le questeur Rabenirina, ceux visés par la destitution sont des élus IRD. Leurs pairs leur reprochent, toutefois, d'avoir tourné leur veste. Pour certains observateurs, le scénario d'hier est révélateur des brèches dans la solidarité que veut affirmer le camp au pouvoir, à l'orée de la présidentielle. Au sein des Oranges, certains craignent, en effet, que cet épisode ne vienne ébranler une nouvelle fois la cohésion déjà fragilisée par des défections au profit d'éventuels candidats à la course à la magistrature suprême.

Une fin de session tumultueuse

Dans la foulée de la tentative de destitution ratée des trois membres du bureau permanent de l'Assemblée nationale, s'est déroulée la cérémonie de clôture de cette première session ordinaire, du côté de l'institution de Tsimbazaza. Une cérémonie qui a démarré à 23 heures. Elle vient conclure une session relativement calme sans relief au départ, mais houleuse lors de la dernière semaine. Une session marquée par l'absence de séance de questions et de réponses entre les députés et le gouvernement également. La Constitution dispose pourtant que "une séance par quinzaine au moins, y compris pendant les sessions extraordinaires (...) est réservée aux questions des membres du Parlement et aux réponses du gouvernement".

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