Madagascar: Les délestages suscitent la détresse des petites et grandes entreprises

Vétusté de ses infrastructures, pannes techniques, difficultés à acheminer le carburant sur des routes en piteux état, la société publique d'électricité, la Jirama, peine à répondre aux besoins en énergie de la population et fait aussi face à des dettes colossales depuis des années.

Le retour des délestages tournants dans la capitale, Antananarivo, exaspère le secteur privé. Des coupures d'électricité que connaissent aussi les autres provinces de l'île. Ces dernières semaines, la recrudescence des coupures durant plusieurs heures par jour dans certains quartiers de la capitale suscitent la détresse des petites et grandes entreprises.

Dans le quartier de 67 ha, les clients de la poissonnerie de Faniry se font de plus en plus rares. Vivre aux rythmes des coupures et dans l'angoisse de perdre sa marchandise, c'est le quotidien de ce commerçant. « S'il n'y avait pas tous ces délestages, notre commerce fonctionnerait mieux parce que les gens seraient moins méfiants concernant la qualité de nos produits, explique Faniry. On pourrait développer notre commerce et commander plus de poissons. Mais en ce moment on est très limité parce qu'on veut réduire nos pertes. »

Des coupures quotidiennes qui impactent aussi les grandes industries et entreprises de l'île, avec notamment des pertes de produits en cours de fabrication.

« Quand l'électricité est coupée au milieu du processus de production, nous avons énormément de déchets, regrette explique Tiana Rasamimanana, le président du Syndicat des industries de Madagascar. Par ailleurs, quand il y a des coupures dans certaines industries, la reprise nécessite pas mal d'heures au niveau des machines parce qu'il y a des préparations. Il y a des machines qui doivent chauffer. Donc ces reprises dues aux coupures nous causent énormément de problèmes au niveau de la capacité de production et de l'efficience des machines. »

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Communication des délestages plannifiés

Ce sont des milliers d'emplois qui sont en jeu dans le secteur du textile, de l'alimentaire et de la fabrication d'autres produits de première nécessité.

« Dans certaines entreprises, qui ont les moyens d'utiliser des groupes électrogènes, nous sommes obligés d'utiliser du gasoil, ce qui multiplie par trois ou quatre le coût de production de nos marchandises. Tout cela cause énormément de pertes au niveau des sociétés industrielles. On a du mal maintenant à être compétitifs parce que déjà l'état exécrable de la route entraîne des hausses des prix du transport. Là maintenant, rajouter à cela le coût de l'énergie au niveau de nos coûts de production, les produits de Madagascar deviennent de moins en moins compétitifs »; poursuit le Président du Syndicat des industries.

Le SIM a demandé des mesures d'accompagnement au gouvernement, entre autres, la mise en place de subventions lors de l'achat de groupe électrogène ou de carburant mais aussi un planning de délestages clair pour permettre de s'adapter aux coupures.

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