Madagascar: Présidentielle - La publication des résultats par bureau de vote requise

L'annonce de la contribution de la team Europe au Basket Fund est accompagnée de quelques desiderata. La publication des résultats par bureau de vote en fait partie.

Soyez-en sûr que c'est un point sur lequel nous insisterons beaucoup". Ce sont les mots de Isabelle Delattre Burger, ambassadrice de la délégation de l'Union européenne (UE), au sujet d'une "recommandation", formulée de vive voix, hier. Celle qui consiste à publier les résultats bureau de vote par bureau de vote. La présidentielle étant particulièrement dans le viseur.

La déclaration d'intention de l'UE, de la France et de l'Allemagne à participer au "Basket Fund", pour le financement des préparatifs électoraux, a été accompagnée de quelques desiderata. C'est l'ambassadrice de l'UE qui les a formulées dans sa prise de parole. Et la publication des résultats bureau de vote par bureau de vote est un point sur lequel les Européens ne comptent pas transiger.

À l'issue de l'événement d'hier, au siège de la Commission électorale, la question "s'agit-il d'une requête non-négociable", a été posée à Isabelle Delattre Burger. "Je pense que c'est tout à fait réalisable. Ce n'est pas seulement une question de logistique, mais aussi de volonté politique et en réalité (...) ça a déjà été fait lors des élections en 2018", a-t-elle déclaré en réponse.

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Lors des deux tours de la présidentielle de 2018, en effet, tous les acteurs électoraux, y compris les citoyens peuvent consulter les résultats issus de chaque bureau de vote sur le site web de la CENI. Ils étaient également affichés auprès de chaque Section de recensement matériel de votes (SRMV). Le but était de jouer la transparence et de renforcer la crédibilité du scrutin en annihilant toute polémique sur d'éventuels détournements de voix.

Deux semaines

C'est également dans cette optique que la diplomate européenne réclame la publication des résultats bureau de vote par bureau de vote. Seulement, toutes les formules possibles déployées par la CENI, en 2018, pour démontrer sa bonne foi et la transparence du scrutin n'ont pas suffi à surpasser la mauvaise foi des acteurs politiques.

De part et d'autre, le bidouillage des voix a été l'argument privilégié par chaque camp lorsque les résultats lui déplaisaient. "Je fais mien les observations faites par l'ambassadrice Delattre sur un certain nombre de choses qui doivent être faites d'ici les deux prochaines semaines pour que le scrutin se passe dans des conditions de sérénité (...)", renchérit Arnaud Guillois, ambassadeur de France.

"Une condition très importante pour garantir la démocratie à Madagascar, est d'assurer que les organes dont les mandats sont de contrôler la vie publique aient les moyens de leurs actions", soutient l'ambassadrice de l'UE. La désignation des nouveaux membres du Haut conseil pour la défense de la démocratie et de l'Etat de droit (HCDDED), et ceux de la Commission de contrôle de la vie politique, en fin de mandat, fait également partie des desiderata formulés, hier.

Dans la foulée Isabelle Delattre Burger, indique aussi que l'Europe "sera attentive à l'application du cadre légal sur la transparence des fonds de campagnes". Certes, cependant, les dispositions y afférentes ne prévoient aucune sanction pour les contrevenants aux préceptes de transparence des fonds de campagne. En 2018, il fallait juste se fier à une hypothétique bonne foi ou conscience républicaine des candidats et de leurs partisans. Les partenaires internationaux et la société civile ont bien tenté de leur mettre la pression. C'était peine perdue.

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