Madagascar: Élections - Le Basket Fund démarre à plus de 9 milliards d'ariary

L'Union européenne, la France et l'Allemagne officialisent leur contribution au Basket Fund pour l'organisation des élections, notamment, la présidentielle. Une somme de 2 millions d'euros est annoncée, jusqu'ici.

Un signal politique fort. C'est ainsi que les ambassadeurs de la délégation de l'Union européenne (UE), de la France et de l'Allemagne présentent la déclaration d'intention faite, hier, au siège de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Il s'agit d'une déclaration d'intention de leur participation au financement de l'organisation des prochaines élections à Madagascar, à commencer par la présidentielle.

Ceci, par le biais du "Basket Fund", ouvert par les Nations Unies et géré par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Selon Natasha Van Rijn, représentante résidente du PNUD, cette annonce publique est faite une semaine après la réunion du comité de pilotage d'un programme intitulé "Renforcement du processus électoral et démocratique à Madagascar". Suivant ce qui a été annoncé, hier, la mise démarre alors à 2 millions d'euros.

Compte tenu de la variation du cours de change, cette somme correspond à plus de 9 milliards d'ariary. L'Union européenne et la France vont verser respectivement un million d'euros. Quant à l'Allemagne, son ambassadeur, Michael Häusler, indique qu'il compte plaider en faveur de la Grande afin qu'elle fasse partie des pays bénéficiaires du "fonds électoral Afrique".

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Ce fonds allemand de 3 millions d'euros sera mis à disposition du PNUD, pour appuyer le financement des élections en Afrique. Comme l'indique Michael Häusler, il y aura cinq élections sur le continent cette année.

De prime abord, il n'y a pas encore de certitude sur la somme qu'obtiendra Madagascar. Du côté de l'UE et de la France, il ne s'agit pas encore d'un décaissement, non plus. De prime abord, les contributions annoncées, hier, paraissent marginales. Un point déjà évoqué par Isabelle Delattre Burger, ambassadrice de l'UE, durant une conférence de presse, à Ankorondrano, le 8 mai. Les diplomates présents à Alarobia, hier, tablent cependant sur l'idée d'une "contribution collective", afin d'inciter les autres partenaires de Madagascar à mettre la main à la poche.

Loin du compte

"Nous espérons créer une dynamique pour que d'autres partenaires de Madagascar, qui sont présents ici, qui sont impliqués dans le soutien de la démocratie se manifestent rapidement", déclare ainsi, l'ambassadrice de l'UE. C'est le sens du signal politique souligné par les trois diplomates, hier. "L'autre aspect de la démarche de ce jour, est une démarche de mobilisation", ajoute, justement, Arnaud Guillois, ambassadeur de France.

"Nous encourageons une politique qui permettra des élections libres, équitables, transparentes et inclusives, dans un climat apaisé et qui contribue au développement et à la stabilité de Madagascar", note, pour sa part, l'ambassadeur Michael Häusler. Après un temps d'atermoiement et d'incertitude, les partenaires internationaux sont, visiblement, rassurés quant à la tenue des élections, surtout, de la présidentielle de cette année. Les garanties affirmées par la CENI et de l'Etat les ont, vraisemblablement, convaincus.

"Maintenant, nous attendons l'officialisation du calendrier électoral", glisse Isabelle Delattre Burger, au milieu de sa prise de parole. Outre une confirmation de l'engagement politique de l'Etat, cette officialisation offrira aussi une bouffée d'air financière aux préparatifs des votes. Selon les explications de Retaf Arsène Dama Andrianarisedo, président de la CENI, la publication du décret de convocation des électeurs, est la clé qui permettra à la Commission de mobiliser le budget destiné à l'organisation du scrutin, dans la loi de finances. Le calendrier proposé par la CENI prévoit que le premier tour de la présidentielle se tiendra le 9 novembre.

A quatre mois du rendez-vous, pourtant, il y a encore des incertitudes. A entendre le président Dama, la somme qui sera à disposition de la CENI une fois les électeurs convoqués aux urnes est de 40 milliards d'ariary. A cela, s'ajoutent les 2 millions d'euros annoncés fermement hier, soit plus de 9 milliards d'ariary. Le budget est encore loin du compte, même si la CENI a déjà largement revu à la baisse les 143 milliards d'ariary qu'elle a prévu au départ.

"Cette somme a été évaluée en partant de l'idée que l'ensemble du processus pour la présidentielle soit pris en charge par les fonds propres de l'État", est l'éclairage apporté par le patron de la Commission électorale. Après avoir écarté les activités prises en charge par les partenaires internationaux, ou encore, les équipements déjà acquis, la CENI a réduit sa prévision à 80 milliards d'ariary.

Le gouvernement, quant à lui, table sur un montant prévisionnel de 70 milliards d'ariary pour l'organisation de la présidentielle. "En cas de gap, il y a la procédure du décret d'avance, comme l'a assuré le Premier ministre et la ministre de l'Economie et des finances. Il y a aussi le soutien de nos partenaires par le biais du Basket Fund", rassure le numéro un de la CENI. Ce fonds commun prendra en charge, notamment, l'achat des imprimés sensibles dont, les bulletins uniques. Seulement, il est aussi destiné à financer les législatives et les communales à venir.

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