Madagascar: Présidentielle - L'Europe réduit l'effectif de ses observateurs

Une escouade d'experts électoraux remplacera la légion d'observateurs de l'Union européenne pour la présidentielle. C'est une des annonces faites par l'ambassadrice de l'UE, jeudi, au siège de la CENI.

Une mission d'experts. C'est ce que l'Union européenne (UE), compte déployer à Madagascar pour la prochaine élection présidentielle. À entendre Isabelle Delattre Burger, ambassadrice de la délégation de l'UE, il ne s'agit pas d'observateurs électoraux à part entière. "Nous aurons une mission d'observation au niveau des experts et non pas une mission d'observation comme cela a été en 2018. Mais nous mobilisons, néanmoins, des experts des processus électoraux pour observer le processus avant et après les élections", explique la diplomate. Cette "mission d'experts", est l'une des informations partagée par la diplomate européenne durant l'annonce de la participation de l'UE au "Basket Fund", pour la présidentielle, au siège de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), jeudi. Durant un bref entretien à l'issue de l'évènement, l'ambassadrice Delattre a ajouté qu'il s'agit "d'une version réduite de la mission d'observation électorale classique". "La mission sera attentive aux différentes étapes du processus et rendra un rapport", ajoute l'ambassadrice de l'UE. Du fait de son effectif réduit, l'escouade d'experts électoraux européens n'aura pas l'amplitude des légions d'observateurs électoraux déployées par l'UE durant les élections présidentielles de 2013 et 2018.

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Réception tardive

En vue de la course à magistrature suprême et des autres échéances électorales qui s'ensuivront, l'État a lancé officiellement un appel au déploiement d'observateurs électoraux nationaux et internationaux durant le Conseil des ministres du 1er février. "Garantir la transparence et la crédibilité des élections", est le motif avancé. Selon Isabelle Delattre Burger, cependant, "nous avons reçu l'invitation un peu tardivement, il faut bien l'avouer". Cette invitation tardive serait, en partie, la raison pour laquelle la mission d'observation électorale de l'UE est remplacée par une mission d'experts, avec un effectif réduit donc. "Il y a toujours des demandes en concurrence. A Bruxelles, sur d'une recommandation du représentant pour la politique étrangère de l'UE, les vingt-sept Etats membres débattent et s'accordent sur une liste de priorités. Madagascar n'a pas pu être inscrit dans cette liste des priorités pour les missions d'observation électorale", explique l'ambassadrice Delattre.

L'autre raison qui a amené à cette option d'une mission d'experts, ajoute la diplomate européenne, est l'absence de progrès dans la mise en oeuvre des recommandations faites par les observateurs électoraux à l'issue de la présidentielle de 2018. L'amélioration du cadre légal des élections, ou encore le plafonnement et plus de rigueur dans la traçabilité des fonds de campagne sont parmi ces recommandations non prises en compte jusqu'ici. "Malheureusement, on n'a pas à se féliciter d'un succès énorme et on va continuer à pousser après les prochaines échéances [pour l'application des recommandations des observateurs électoraux]", souligne Isabelle Delattre Burger. Reste à voir si la mission d'experts qui sera déployée permettra d'avoir de meilleurs échos quant à l'application des recommandations qui sont supposées améliorer l'organisation des élections à Madagascar.

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